La nouvelle loi vise à stimuler le secteur à travers la diversification de ses produits pour répondre aux attentes des opérateurs. Le secteur des assurances en Algérie reste faible. C'est le constat établi hier par les participants à la conférence surles services associés aux contrats d'assurance, organisée à Alger par la Compagnie algérienne des assurances transports (Caat). Ils attendent, en fait, l'application des textes de la nouvelle loi sur les assurances qui tarde à venir. Celle-ci, adoptée par l'APN en janvier 2006, vise à stimuler le secteur à travers la diversification de ses produits pour répondre aux attentes des opérateurs. Elle préconise de répondre à trois principaux soucis: la stimulation de l'activité, la sécurité financière et la gouvernance des entreprises ainsi que la réorganisation de la supervision des assurances. «Cette nouvelle loi permettra aux compagnies d'assurance d'élargir leur champ d'intervention en diversifiant leurs produits», nous a déclaré le directeur adjoint de la Caat, Youcef Benmicia. D'ailleurs, l'expérience française présentée lors de cette rencontre par le président de la Mutuaide assurance de Groupama, était basée sur différents produits qui ne sont pas encore exploités par nos compagnies d'assurance à l'exemple de l'assistance-automobile. «Son développement restant très en deçà de ce qui se fait en Europe et même dans les pays du Maghreb» a estimé, récemment, un expert et dirigeant d'une société d'assistance. Il n'existe qu'une seule société algérienne d'assurances offrant un service d'assistance contre une douzaine en Tunisie et une vingtaine au Maroc. Le président-directeur général de la Caat, Abdelkrim Djafri, a confié que dans le cadre de l'élargissement des activités de sa compagnie, une coopération très étroite est prévue avec la compagnie d'assurances française Groupama. «Il y aura très prochainement de nouveaux produits pour la Caat grâce à une relation renforcée avec Mutuaide assistance de Groupama», a-t-il souligné en affirmant qu'aucun problème sur le plan réglementaire ne sera posé pour la concrétisation de cette idée. La compagnie craint seulement de rencontrer des difficultés dans sa généralisation au niveau national. Interrogé sur l'assurance automobile, sujet principal abordé dans toutes les rencontres de ce secteur, M.Benmicia nous a affirmé que la Caat soutient la revendication des autres, compagnies relative à la révision des tarifs de ce produit d'assurance. Notons qu'une proposition sur l'augmentation de la prime moyenne de l'assurance obligatoire automobile a été présentée à l'Autorité de régulation du ministère des Finances. L'augmentation serait de l'ordre de 50%. En Algérie, le coût moyen d'une prime d'assurance est de l'ordre de 1000 à 1200DA par an alors qu'en Tunisie il est de 6000DA. Pour les assureurs, le déficit est tel que seuls les gains des autres branches permettent aux compagnies de couvrir les déficits de l'assurance automobile obligatoire, soutiennent-ils. Selon le bilan du troisième trimestre 2006, l'assurance automobile a enregistré une perte de 5 points, passant de 42,8% en 2005 à 37,6% en 2006. Dans ce registre, les assureurs ont toujours considéré que l'Algérie est l'un des rares pays au monde à avoir adopté un système d'indemnisation «no fault» qui consiste à rembourser tous les accidents quelles que soient les responsabilités des uns et des autres. Ils considèrent qu'il y a urgence à «rééquilibrer l'assurance automobile». Une exigence refusée par les pouvoirs publics qui estiment que les compagnies d'assurance gagnent beaucoup d'argent dans les assurances des dommages et de ce fait «celles-ci devraient faire des compensations» pour les pertes qu'elles subissent en responsabilité civile obligatoire.