Pour les Nations unies, le dossier du Sahara occidental «doit être mutuellement acceptable et assurer l'autodétermination du peuple sahraoui», a déclaré hier dans un communiqué, le coordinateur du Front Polisario avec la Mission des Nations unies pour la tenue du référendum au Sahara occidental (Minurso), M.Mohamed Khadad. Le rapport, soumis au Conseil de sécurité par M.Ban Ki Moon, secrétaire général de l'ONU, a reçu un écho favorable du Front Polisario qui le considère comme une «nouvelle preuve» de l'attachement des Nations unies à un de ses principes fondamentaux: le droit des peuples et en particulier le peuple sahraoui à disposer librement de son avenir. L'arbitrage de l'Organisation des Nations unies, dans le cadre de ce problème de décolonisation qui dure depuis plus de trente ans, est nécessaire puisque les deux protagonistes campent fermement sur leurs positions. Le Maroc fait la sourde oreille aux condamnations de la communauté internationale dont il est la cible. Le Front Polisario fort du soutien de cette dernière sait qu'il tient le bon bout. Serai-ce l'ultime, le dernier tournant? Les «diplomaties» sahraouie et alaouite, font preuve d'un dynamisme peu ordinaire. Elles font feu de tout bois, sollicitent des appuis. Chacune essaie par le biais de ses représentants de convaincre la communauté internationale de son bon droit. Seulement voilà, les points de convergence sont aux antipodes des aspirations des uns et des autres. Le Royaume marocain qui, sur cette affaire, table sur le soutien indéfectible du pouvoir français actuel et de l'Espagne socialiste de Zapatero, un des protagonistes du conflit qui a mis le feu aux poudres dans la région en envenimant les relations traditionnellement excellentes entre deux pays frères, l'Algérie et le Maroc. Les positions des uns et des autres sont connues et identifiées. Le Maroc veut imposer son propre plan de paix alors que le Front Polisario, seul représentant du peuple sahraoui, s'en remet à la légalité internationale. Le plan Baker et le principe du sacro-saint droit à l'autodétermination. Les territoires sahraouis sont le dernier bastion de la colonisation au niveau du continent africain. Le Sahara occidental a été annexé au Maroc voisin, suite au départ des troupes militaires espagnoles en 1975. Depuis, tous les coups ont été permis: mobilisation des sujets marocains à travers la marche verte, répression-violations des droits de l'homme. La Rasd est née et le conflit armé engagé. Les atteintes aux libertés fondamentales des Sahraouis a soulevé l'indignation de la communauté internationale et renforcé le Front Polisario dans ses convictions et le but qu'il s´est fixé. Libérer son peuple du joug colonial et le mener vers l'indépendance. Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) accorde une attention toute particulière aux violations des droits de l'homme perpétrées par les forces d'occupation marocaine. Il a donné lecture d'extraits de correspondances que lui a adressées le président de la Rasd, M.Mohamed Abdelaziz, relatifs à «la répression brutale et les arrestations de manifestants ainsi que concernant la grève de la faim observée par les prisonniers sahraouis». L'extrême attention que semble prêter l'organisation des Nations unies au dossier du Sahara occidental doit amener le Royaume marocain à plus de disponibilités à négocier sur la base d'un référendum qui permettrait au peuple sahraoui de décider librement de son choix.