Une preuve tangible que les élus ne sont pas à l'écoute des doléances des citoyens. Décidément, il a fallu que le chef de l'exécutif, Abderahmane Kaddid, réagisse fermement, ce dimanche, au cours d'une rencontre avec la société civile pour que l'APC du chef-lieu de wilaya se penche sur la réalisation de vespasiennes (urinoirs) au niveau des quartiers et principalement le centre de la ville, généralement fréquenté par les femmes de toute la région des Bibans qui viennent y faire leurs emplettes. C'est en répondant aux questions des membres de la société civile concernant le développement de la ville, notamment l'hygiène et la propreté de la capitale des Bibans, que le wali s'est étonné de la question pertinente d'un citoyen, maintes fois posée aux élus de la commune. «Il est inconcevable qu'une ville qui accueille la majorité de la population de la wilaya n'ait pas pensé à régler cette histoire de vespasiennes ces dix dernières années alors que les élus héritent de centaines d'opérations de réalisation et un budget communal annuel colossal. Maintenant, c'est un ordre que je donne aux élus de se pencher sur ce problème lié directement au bien-être de la population et des visiteurs de la ville», a-t-il martelé devant les élus de toutes les communes. Une preuve tangible que les élus ne sont pas à l'écoute des citoyens, puisque l'année dernière, à la même époque, le chef de l'exécutif, au cours d'une rencontre similaire, a recommandé la réalisation d'urinoirs, un peu partout dans la ville. Cette fois-ci, c'est un ordre direct qui leur a été donné. Selon plusieurs participants à cette rencontre, le centre de la ville, où sont situés la majorité des magasins d'habillement et d'alimentation générale, fréquenté surtout par les femmes, est totalement démuni. Pour ce besoin hygiénique, enfants et femmes se soulagent souvent dans des cages d'escaliers. Une situation plus que gênante. Dans les années 60, la ville de Bordj Bou Arreridj possédait cinq vespasiennes aérées où coulait l'eau sans interruption. Même les autres villes comme Ras El Oued et Medjana en possédaient, mais elles étaient disposées justement très proches des jardins publics au profit des grands et des petits. A ce titre, le wali a annoncé que la wilaya vient d'hériter de 3017 opérations, tous secteurs confondus, pour un budget global de 6,258 milliards de centimes dont le chef-lieu se taille la part du lion pour son développement. Alors l'on se demande combien coûtent quelques vespasiennes? Dans les pays développés, les sanitaires et bien d'autres infrastructures destinés directement au bien-être de la population, sont les premiers à être réalisés. L'antique Rome avait bien commencé par ces édifices publics. C'est l'empereur Vespasien qui les a imaginés d'où le nom; et au profit des populations. C'est une question de salubrité publique, et l'on espère, cette fois-ci, que les élus «exécuteront l'ordre».