La rencontre dont les travaux ont débuté hier a vu la participation de près de 60 anciennes parlementaires algériennes ainsi que 22 parlementaires arabes et étrangères représentant plusieurs pays, notamment l'Egypte, le Maroc, l'Espagne, la France, le Liban, la Jordanie et la Tunisie. Etaient présents également à cette rencontre des experts, algériens et étrangers, en matière d'action parlementaire. L'ambassadrice de Suède à Alger, qui est une ancienne parlementaire, a aussi tenu à assister à cette rencontre. Marc Destanne de Bernis, coordonnateur résident des Nations unies et représentant du PNUD en Algérie, a indiqué lors de son intervention que les femmes sont de plus en plus impliquées dans la vie économique et sociale de leurs communautés et de leur pays. Néanmoins, il a souligné que beaucoup restait encore à faire pour qu'elles occupent la place qui leur revient au sein des institutions politiques et dans la gestion des affaires publiques, que ce soit au niveau local, national ou mondial. Pour illustrer ses dires, le représentant du PNUD a relevé qu'il n'y a que 16 pays au monde où les femmes représentent plus d'un quart des parlementaires dont 8 Etats arabes. « Nous considérons la participation des pays arabes comme étant une évolution progressive », a affirmé M. De Bernis qui admet qu'il existe de nombreux obstacles qui empêchent la participation des femmes à la prise de décision et à la vie politique. « Ces obstacles ne pourront être progressivement levés que par des actions déterminées et volontaristes », a déclaré l'orateur qui estime que l'augmentation du nombre des femmes dans les instances de prise de décision ne s'est pas faite toute seule. Elle est souvent le résultat d'initiatives institutionnelles et électorales, telles que l'adoption d'objectifs et de quotas, ou le fruit de l'engagement des partis politiques et d'une mobilisation soutenue. Le taux d'activité féminine le plus faible Elle est, de l'avis du conférencier, le fruit de mesures ciblées et concertées visant à améliorer l'équilibre entre la vie familiale et le travail. L'orateur espère que « les travaux de ce forum vont permettre l'échange et le partage d'expériences sur les problèmes rencontrés en matière de participation des femmes à la vie politique et les moyens et mécanismes à mettre en œuvre pour les surmonter et faire progresser le pouvoir d'intervention des femmes ». Les participants à cette rencontre ont confirmé que la promotion de la femme occupe une place importante au sein des objectifs du millénaire pour le développement. Des objectifs qui appellent au renforcement de l'égalité entre les sexes et du pouvoir des actions des femmes. Par ailleurs, un regard a été porté sur la situation de la femme en Algérie. Une situation peu reluisante si l'on se réfère aux données exposées par deux femmes universitaires, Mme Boualali et Mme Boutaleb. Selon ces dernières, en Algérie, l'activité féminine est loin d'être socialement « normalisée », bien que le droit du travail et la Constitution excluent toute forme de discrimination. En effet, l'Algérie présente la particularité (partagée par un seul pays africain, à savoir la Libye) d'avoir un taux d'activité féminine très faible, un des plus bas dans le monde, à peine 12% de la population active totale occupée en l'an 2000. Sur une note d'optimisme, ces universitaires ont indiqué que l'activité des femmes a tendance à se développer, puisque les chiffres disponibles actuellement permettent de relever qu'une part plus importante de femmes se porte sur le marché du travail en quête d'un emploi rémunéré. Selon les données de la dernière enquête réalisée par l'ONS, l'accroissement de la population active féminine n'est pas homogène. Il ressort de l'enquête effectuée en 2000 que la population active féminine est 3,5 fois plus importante en milieu urbain que dans le monde rural où, semble-t-il, les pesanteurs sociologiques demeurent plus prégnantes. La part des femmes actives en zone urbaine représente ainsi près de 77% de la population. En outre, les femmes actives occupées et à la recherche d'un emploi sont relativement plus jeunes que les hommes. Ainsi, à titre d'illustration, il est observé qu'en 2000 56% des femmes actives sont âgées de moins de 40 ans dont près de la moitié (24%) appartient à la tranche d'âge 25-29 ans et 21% à la tranche d'âge 20-24 ans. Notons que l'écart entre les femmes et les hommes en matière de participation au monde du travail est frappant. Sur des millions de femmes en âge de travailler, il n'y a aujourd'hui que 610 000 qui occupent effectivement un emploi, sans omettre que la promotion de la carrière des femmes qui travaillent est beaucoup plus laborieuse, comparativement à leurs homologues masculins. Par ailleurs, il est prévu pour la journée d'aujourd'hui l'intervention de plusieurs députés qui traiteront de plusieurs sujets, notamment le rôle des partis politiques dans la participation de la femme à la vie politique et les mécanismes pour promouvoir la participation des femmes en politique.