L'APN est une grande et noble institution qui exige des hommes d'expérience et de terrain. Un débat stérile au sujet de l'âge des candidats de chaque parti a caractérisé le débat de précampagne électorale dans les milieux médiatiques et partisans, allant jusqu'à présenter tel ou tel profil de candidats à l'APN comme la panacée à la décrépitude du personnel politique ayant exercé dans l'hémicycle tout au long du mandat de la législature qui tire à sa fin. Il est vrai que l'image laissée auprès des citoyens par une majorité des élus de la nation est peu reluisante. L'ouverture des sessions avec des salles vides ou clairsemées a fait son effet auprès des téléspectateurs et des citoyens, en général. Certains députés ne se sont même pas donné la peine de marquer leur présence lors des débats sur les lois votées par l'institution à laquelle ils ont été élus. Quels sont alors les critères retenus par les partis pour faire le tri et présenter les serviteurs du peuple respectueux de leur engagement moral vis-à-vis de leur parti et des citoyens qui les propulsent sur le siège de l'APN? Nous avons exploré la liste du parti annoncé comme la force politique qui va surprendre lors du prochain scrutin: le FLN. Pourquoi ce parti justement? D'abord le FLN, c'est un grand parti qui revient en force pour reprendre les rênes du pays après une courte traversée du désert, et ensuite, parce qu'il est annoncé comme le futur parti majoritaire à l'APN. Ce qui signifie que la configuration de la future Assemblée sera celle qui caractérise les listes FLN. Même ses adversaires, lors des prochaines joutes électorales ne lui contestent point cette suprématie annoncée. Certains de ses adversaires se sont déjà contentés du rôle de dauphins ou carrément de lièvres de la course. Le plus vieux parti est entré en lice avec 525 candidats triés parmi 4487 postulants au niveau national. Le choix n'a pas été facile à faire comme l'ont soutenu tous les responsables du FLN. Des critères et un barème de notation ont été appliqués dans ce sens. Les recalés n'ont, certes, pas apprécié leur mise à l'écart et ils l'ont fait savoir, mais la machine FLN ne s'est pas trop attardé sur ce détail. Pour Belkhadem, le patron du parti: «Il faut attendre la fin du match pour juger la stratégie adoptée.» Pour ce faire, il compte sur une noria de candidats issus de divers horizons dont 72 femmes, soit 13,71% de l'ensemble des candidats. La place laissée aux jeunes militants qui ont moins de 40 ans est de l'ordre de 64 candidatures, soit 12,19%. Ce qui est peu par rapport à la physionomie de la composante de la société algérienne à majorité jeune. Mais il y a dans cette attitude du FLN, un choix politique qui rend compte des enjeux auxquels est confronté ce parti. L'APN est une grande et noble institution qui exige des hommes d'expérience et de terrain. Se porter garant de défendre les droits des citoyens à travers les textes de loi exige un certain niveau de maturité et une expérience dans l'exercice de la responsabilité. C'est ce qui explique le choix du FLN, car sur les 715 dossiers de candidatures de moins de 40 ans déposés dans les kasma, 64 seulement ont été retenus. Le reste est constitué d'anciens moudjahidine avec 35, soit 6,67% du total retenu après un tri effectué sur 153 dossiers de candidats postulants. Les enfants de chahid ont bénéficié d'un quota de 30 candidats, soit 5,71%. Le nombre total de postulants à la candidature parmi cette catégorie de la société s'est élevé à quelque 255. Enfin, une autre caractéristique du profil des listes du FLN se situe dans le niveau d'instruction. 396 candidats sur un total de 525 sont universitaires, soit 75,43%. Et le reste? Il est évident qu'ils n'ont pas ce statut du fait qu'ils sont issus de l'ancienne génération qui a, pour titre, son passé de révolutionnaire et de libérateurs du pays. On ne peut donc pas exclure un révolutionnaire à cause de son niveau d'instruction, car pour rejoindre le maquis les responsables du FLN historique n'ont pas exigé de diplômes. La particularité des listes du FLN est qu'elles sont menées par des membres de la direction nationale ou d'anciens ministres. Tous ont, au moins, sept années de militantisme. Soit de solides attaches avec le parti. Quant à l'invasion des listes électorales, décriée dans les médias, par une nouvelle race de tenants de la finance, avides de se reconvertir en politiques, elle ne semble pas être la préoccupation du FLN comme nous l'a fait remarquer M.Bouhadja, le secrétaire national chargé de la communication. «Au FLN, on a fermé la porte à ce genre de pratique, car on ne veut pas mélanger l'argent et la politique», a-t-il dit.