Les dirigeants du club saoudien du Ahly Djeddah en font un peu trop. Pour avoir vu leur club rater l'accession à la finale de la Champion's League arabe, ils ont monté tout un scénario pour amener l'Union arabe de football à sanctionner l'Entente de Sétif et à obtenir la qualification par pénalité. Un vil scénario qui montre que, pour les dirigeants du club saoudien, l'un des meilleurs moyens de remporter un match, ce n'est pas de le gagner sur le terrain, mais de faire en sorte, qu'en coulisses, par un jeu administratif, on en vienne par avoir son gain. Ce faisant, ces dirigeants se conduisent comme de mauvais perdants, comme des personnes qui n'ont rien compris au football et à ses règles. Tout récemment, un club représentant le football algérien en Coupe de la CAF, le MC Alger pour le nommer, s'était mal conduit au Nigeria en s'en prenant à l'arbitre et au délégué du match. En dépit des conditions déplorables dans lesquelles avait vécu le club algérien là-bas, nous l'avons condamné parce que nous trouvons que, quelles que soient les circonstances, il faut se garder de chercher à agresser les officiels du match. Nous trouvons, à ce sujet, les sanctions prononcées par la CAF à l'encontre du club et de certains de ses joueurs, parfaitement justifiées. Il faut donc, que l'Union arabe de football en fasse de même avec le Ahly Djeddah dont quelques-uns de ses joueurs et le soigneur de l'équipe auraient «massacré» l'arbitre marocain, El Ardjoun, sans l'intervention rapide des services de sécurité qui se trouvaient ce soir-là dans le stade de Sétif. Et cet arbitre n'avait rien à voir dans la défaite et l'élimination des Saoudiens. Dans les ultimes minutes d'un match, qui s'était déroulé normalement, les Saoudiens lui ont reproché d'avoir accordé un coup franc au gardien sétifien, Hadjaoui, sur un coup franc qui avait occasionné un cafouillage dans le périmètre de l'Entente. De prime abord, on s'était dit que l'arbitre avait sifflé un peu trop rapidement, mais la répétition et le ralenti de la télévision ont montré, qu'au moment où il voulait s'élancer au devant du ballon, Hadjaoui a été déséquilibré par un adversaire. La faute était évidente et El Ardjoun avait eu raison de lui donner coup franc. En tout cas, l'arbitre et le délégué du match ont rédigé un rapport accablant contre les Saoudiens. C'est pourquoi le président de l'UAFA, l'Emir Sultan Ben Fahd, a demandé qu'une enquête soit diligentée sur ce qui s'est passé à Sétif. Le responsable du football arabe veut ainsi trouver les arguments pour démolir toutes les accusations des Saoudiens. Si ces derniers pensent que cette enquête va tourner en leur faveur, c'est qu'ils croient vraiment au Père Noël en dépit du fait que ce soient de grands enfants. Mais des enfants qui se conduisent comme ceux à qui on a enlevé le beau joujou avec lequel ils s'amusaient. Des enfants capricieux et mal éduqués dont certains ont pris un poteau de corner pour s'en prendre à l'arbitre. Un mot pour finir: la chaîne de télévision ART, qui est saoudienne, a retransmis le match en direct. A la fin de celui-ci, il y a eu, en studio, un débat auquel ont participé des experts saoudiens du football. Tous ces gens ont admis que la victoire et la qualification de l'Entente étaient méritées et légitimes. Il n'y a pas eu un seul mot pour dénoncer un soi-disant mauvais arbitrage. Comme quoi, comme dans tous les pays du monde, il y a en Arabie Saoudite des gens sensés et sages et une rareté de personnes qui prend ses rêves pour de la réalité. Les dirigeants et joueurs du Ahly Djeddah font partie de cette deuxième catégorie.