Le patron de l'Union pour la démocratie et la République (UDR), Amara Benyounes, semble trouver la formule magique pour contrecarrer la déferlante des opportunistes de tout bord. Il s'agit de l'union de tous les démocrates dans un seul bloc. La mise en oeuvre du projet a déjà commencé par la création d'une alliance politique initiée par trois formations, à savoir, l'UDR, l'ANR(Alliance nationale républicaine) et enfin le MDS (Mouvement démocratique et social). Le numéro1 de l'UDR est confiant: «C'est l'unique et seule alternative qui reste devant les démocrates et les républicains s'ils veulent vraiment sauvegarder ce qui reste de la démocratie en Algérie». Ce «bloc» politique, selon M.Benyounes, ne vas pas rester statique puisque dans les prochains jours, plusieurs «personnalités politiques et pas des moindres» vont rallier les rangs des trois formations citées plus haut. Qui sont ces personnalités politiques? Notre interlocuteur refuse d'en dévoiler les noms, promettant néanmoins qu'elles seront connues dans les tout prochains jours. Toutefois, cette alliance va-t-elle durer? Jouira-t-elle, de surcroît, d'une assise politique fondée et crédible? La question vaut la peine d'être posée et ce, pour diverses raisons. L'UDR n'a pas encore reçu l'agrément, le MDS souffre d'une crise interne irrémédiable et enfin l'ANR manque de représentativité. Devant cette donne, Amara Benyounes semble inébranlable: «Primo, l'agrément ne veut rien dire. Secundo, le MDS, n'est pas le seul parti en Algérie qui se débat dans ses crises internes. Tertio, le manque de représentativité de l'ANR, il faut le prouver sur le terrain». Ici, n'est pas le mal. L'ensemble des partis politiques algériens, souffre de luttes intestines. On l'a vu même au sein du désormais ex-parti unique, le FLN qui, à un moment donné de son existence, a fait face à l'un des conflits internes les plus violents. Amara Benyounes est, en outre, convaincu: l'union des partis démocrates est seule capable de sortir le pays de sa stagnation. Néanmoins, pour le président de l'UDR, le problème que rencontrent les représentants de la mouvance démocratique en Algérie, est la lutte pour le leadership. «Sur le plan politique, nous partageons tous (les démocrates, Ndlr) les mêmes idéaux; en revanche, une fois que tout le monde s'est regroupé autour du même discours, le problème du zaïmisme resurgit. Chacun tente alors de tirer la couverture de son côté» regrette M.Benyounes. Ce constat est, en effet, dicté par la réalité du terrain. C'est pour ces raisons mêmes, que le courant démocratique en Algérie ne cesse de s'effilocher. Le numéro 1 de l'Union pour la démocratie et la République, croit dur comme fer qu'«il est temps aux démocrates de s'unir autour d'une idée: celle de sauvegarder, voire de protéger l'Algérie de tous les coups bas qu'elle n'a de cesse de recevoir». Pour cela, il a pris acte de l'expérience des partis de la mouvance islamiste qui a ingénieusement trouvé la parade. «L'expérience des partis islamistes doit nous servir de leçon» estime M.Benyounes. Comment? «Ils ont trouvé l'astuce pour faire répandre leurs idéaux. Elle consiste en leur participation à toutes les décisions que prend le gouvernement». Aujourd'hui, il ne s'agit pas de rester amorphe et se réduire au rôle d'un simple observateur de l'arène politique et s'imaginer, ou se convaincre, que cela relève de l'opposition. En Algérie, comme partout dans le monde d'ailleurs, c'est en étant dans l'arène qu'on montre sa force et la force de ses convictions politiques. Dans ce cadre précis, le leader de l'UDR regrette la position du plus vieux parti de l'opposition, en l'occurrence, le FFS. «J'aurais bien aimé que ce parti, que nous respectons tous, eut annoncé sa participation aux prochaines échéances électorales. Il aurait certainement pesé lourd sur l'échiquier politique national, il contribuerait, en outre, à inciter la population à aller massivement aux urnes, notamment en Kabylie où il est fortement implanté» estime M.Benyounes. Celui-ci croit en sus que ce «n'est pas en partant en vacance au moment des élections que l'Algérie changera», mais il faut que tout le monde s'implique. D'autant plus que l'avenir du pays est tributaire de la volonté de ses enfants. Il appartient à eux seuls de le sauver des mailles de moult crises qui le menacent. Cependant, ce que craint le peuple, voire ce qui le décourage, c'est la fraude électorale. «Pourquoi aller voter quand on sait que les jeux sont pipés d'avance et que les urnes seront bourrées une demi-heure avant l'annonce des résultats?» se demande le petit peuple. Mais, pour Amara Benyounes, «la fraude est un phénomène qui existe dans tous les pays. Néanmoins, je suis convaincu qu'en Algérie, il est en nette diminution» conclut l'invité de L'Expression.