Le boycott, par les démocrates, des prochaines législatives est une réussite avérée des islamo-conservateurs. C'est une certitude pour le secrétaire général de l'UDR. Mais surtout un risque maximum. Afin de faire front, Il faut que les démocrates aillent voter, soutient notre invité. Au-delà des questionnements liés aux possibilités de fraude, Il faut, quand même, aller voter. Car, après tout, «la démocratie en Algérie ce n'est ni la Suisse ni la Suède». «Nous irons aux élections avec ou sans fraude, en dépit même de cette politique de quotas qu'on ne cesse d'évoquer». Après tout, «le gouvernement n'est ni une maladie ni un tabou». Fidèle à ses convictions, Amara Benyounes a décidé de briser le silence. Il lance l'appel en tant que tel aux électeurs démocrates. Le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et la République a appelé à un rassemblement très large des démocrates et républicains. Cela va permettre, à coup sûr, de couper court à la montée des islamo-conservateurs, pense-t-il encore. A sa gauche comme à sa droite, ses compagnons de «combat», Rédha Malek de l'ANR et Ali Houcine du MDS, nagent pratiquement dans le même sens. La fusion des trois partis mise sur deux chevaux; celui de «l'identité politique» du démocrate et celui qui concerne le citoyen, c'est-à-dire apporter des solutions aux problèmes vécus par la société. En un mot, Amara Benyounes joue sur la corde du politique et celle du citoyen. Ce sont deux grands thèmes de la bataille électorale de «l'Alliance républicaine» qui regroupe l'ANR, l'UDR et le MDS. Les élections ne sont point une finalité, mais plutôt une première sortie en commun du trio, estime notre invité, Amara Benyounes. Cette alliance, née d'une année de tractations devra, cependant, travailler sa stature et son programme. Car, il ne suffit pas uniquement de dire que «notre participation aux élections dérange». Mais, en théorie, Amara Benyounes laisse entendre que les trois partis de «l'Alliance républicaine» partagent un programme clair, soutenu par des grands axes connus chez tous les démocrates. «Ce n'est pas facile de réussir ensemble, mais c'est jouable. Ce n'est qu'un premier pas», explique le SG de l'UDR. «L'Alliance républicaine», à en croire Amara Benyounes, est présente, d'ores et déjà, dans les 48 wilayas. L'unique frustration, d'après notre invité, consiste en l'absence de l'élément féminin. «Nous étions pris par le temps», se justifie, à ce sujet, l'ex-ministre de la Santé et des Travaux publics. Les trois alliés s'entendent à dire que ces législatives du 17 mai prochain ne sont aucunement la fin de cycle de leur alliance. «Le travail se poursuivra pour un rassemblement démocratique et républicain le plus large possible». Une chose est sûre, ce n'est pas évident de négocier avec ceux qui se croient démocrates et après eux, c'est le déluge. Après tout, il est vrai que la recomposition de la classe politique s'impose, mais jamais avec ceux qui ont échoué.