L'UDR propose de limiter la loi sur la réconciliation nationale dans le temps. Le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et la république (UDR), M.Amara Benyounès, a affirmé, hier lors d'une conférence de presse, que son parti adhère au projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le bureau national de l'UDR s'est réuni le 25 août à Alger afin d'examiner les dispositions que contient le projet de charte. M.Benyounès s'est félicité du volet politique du projet qui, selon lui, situe clairement les responsabilités et consacre la lecture républicaine des événements «en désignant l'instrumentalisation de la religion et ses auteurs comme uniques responsables de la tragédie». Il considère aussi que le volet judiciaire et les mesures contenues sont conformes aux objectifs que s'assigne le projet, «étant entendu que dans de telles situations, il ne saurait y avoir de solution idéale». Le secrétaire général de l'UDR a rappelé son attachement constant à l'idée de la réconciliation nationale «à laquelle a été régulièrement et fermement opposé un seul préalable, à savoir que la défaite militaire du terrorisme ne doit pas et ne puisse se transformer en victoire politique de l'intégrisme». Pour lui, ce préalable est pleinement satisfait par le projet de charte qui «interdit aux responsables l'instrumentalisation de la religion, toute possibilité d'exercice d'une activité politique et ce sous quelque couverture que ce soit afin de protéger la nation de toute répétition des dérives qui ont engendré la tragédie». «Le Président de la République était clair à ce sujet», lance-t-il. M.Benyounès a indiqué que le projet du Président Bouteflika scelle juridiquement la défaite politique de l'islamisme en interdisant expressément l'exploitation de la religion à des fins politiques. «L'UDR est tout particulièrement satisfaite de ce que les auteurs de massacres, de crimes et de viols soient exclus des dispositions portant mesures de clémence contenues dans le projet de charte». C'est la preuve, a ajouté M.Benyounès, que le projet a été conçu loin de toute pression. «La charte est possible parce que le terrorisme a été vaincu». Dans le même contexte, il a lié la réussite du référendum à l'implication des démocrates en estimant que «l'Alliance présidentielle apporte beaucoup plus de confusion à ce texte au lieu de le clarifier». «Il faut qu'ils s'investissent pour ne pas laissé le terrain aux islamistes et en tant que démocrate, je m'implique dans le débat car c'est une affaire de combat permanent». M.Benyounès a, toutefois, écarté toute idée d'adhésion de son parti à l'Alliance présidentielle «ce n'est pas à l'ordre du jour de l'UDR». Abordant le dossier des disparus, il dira que le projet a mis hors de cause l'Etat et ses institutions. Il a considéré que le drame des personnes disparues est l'une des conséquences du fléau du terrorisme qui s'est abattu sur l'Algérie. «L'écrasante majorité des disparus ont volontairement rejoint les maquis pour les uns et ont été enlevés par les terroristes ou les agents de sécurité pour les autres». L'UDR, poursuit-il, est sensible aux voix qui s'élèvent pour dire leur amertume surtout lorsque ces voix sont celles des victimes du terrorisme ou celle des patriotes. A celles-ci l'UDR affirme sa compréhension tout en les invitant à mieux mesurer les enjeux quand il s'agit du sort d'une nation et du retour de la paix et de la stabilité. «6000 armes ont cessé de tuer et l'adoption du projet permettra de récupérer d'autres armes. Mais si nous ne pardonnons pas, c'est le sang qui va continuer de couler. Il n'existe pas d'autre solution que la réconciliation nationale», dira-t-il et d'ajouter que la lutte contre le terrorisme ne s'arrêtera pas. Enfin, l'UDR a appelé les Algériens à voter massivement en faveur du projet de charte en annonçant un «oui» républicain. Il s'engage aussi à faire la promotion du projet par tous les moyens disponibles. Enfin, l'UDR propose de limiter la loi sur la réconciliation nationale dans le temps après le référendum et de donner une date butoir de 6 mois à cette charte. «C'est une deuxième chance que donne l'Etat aux récalcitrants. S'ils ne se rendent pas après cette période, la loi doit être appliquée sur eux», lance M.Benyounès.