C'est la première fois que les services de police saisissent ce genre de drogue. Spectaculaire coup de filet que celui que vient d'effectuer la police judiciaire de l'aéroport international Houari-Boumediene d'Alger. Une quantité de 730 grammes de cocaïne pure a été découverte, avant-hier, sur un ressortissant nigérien alors qu'il s'apprêtait à quitter Alger pour Madrid, où il réside depuis plusieurs années. Selon des sources sûres, le mis en cause, âgé de quarante ans, a transité via Bamako et Alger pour rejoindre la capitale madrilène. C'est en arrivant à l'aéroport d'Alger, et après une fouille minutieuse, que la police judiciaire a trouvé sur lui six capsules de cocaïne. Soumis à un interrogatoire serré, il s'est avéré qu'il avait avalé 47 capsules. Transporté à l'hôpital Mustapha Bacha d'Alger, le médecin lui a fait ingérer des médicaments vomitifs pour récupérer les capsules. Il a été remis à la division est de la police judiciaire pour la suite de l'enquête. Ce ressortissant nigérien sera présenté aujourd'hui devant le procureur de la République près la cour d'El Harrach. L'enquête qui sera menée en profondeur par la police judiciaire risque de mettre la main sur un véritable réseau de trafic de drogue dure. Il est certain que le mis en cause n'a pas agit seul. Sinon, comment expliquer le fait qu'il ait réussi à arriver jusqu'à l'aéroport d'Alger, en portant sur lui une quantité aussi importante de cocaïne? Il faut dire, par ailleurs, que ces derniers temps, l'Algérie est devenue une véritable zone de transit pour les trafiquants de drogue. Des quantités importantes de stupéfiants sont saisies presque quotidiennement. En 2006, les services en charge de la lutte contre la drogue et la toxicomanie ont saisi 7773g de cocaïne, 25,3g d'héroïne ainsi que 12,2g d'opium. Selon les observateurs, il est tout à fait évident que notre pays devienne une zone de transit, du fait que le Maroc est l'un des plus grands pays producteurs et exportateurs de cannabis, avec 100.000 tonnes exportées annuellement. L'Algérie est donc l'un des pays les plus «convoités» pour faire expédier toute cette marchandise. C'est pour cette même raison que le taux de consommation de la drogue en Algérie va crescendo. Ce constat, on ne peut plus effarant est, en effet, l'une des conséquences de la tragédie nationale qu'a vécue notre pays. A l'époque, les services de sécurité étaient mobilisés, dans leur quasi-totalité, dans la lutte antiterroriste. Ce qui fait que c'était chose ardue de contrôler une bande frontalière aussi large que celle de l'Algérie. Devant cette situation, les trafiquants de drogue, de tout acabit, n'ont pas trouvé mieux que de profiter sans scrupule, du malheur qui frappent de plein fouet les Algériens. Ne dit-on pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres? Toutefois, avec le retour de la paix et de la sécurité, l'étau se resserre de plus en plus sur eux. La liberté que les réseaux de trafic de drogue avaient, auparavant, a énormément diminuée. Mais ce qu'on craint le plus en Algérie, c'est que ces réseaux versent dans la production. Et la découverte par la Gendarmerie nationale de champs de cannabis dans le Sud, ne fait qu'augmenter cette crainte. Cependant, les saisies effectuées, quotidiennement, par les différents services sécuritaires soient-ils ou non douaniers, chargés de lutter contre le trafic de drogue ne font que tranquilliser les esprits. Enfin, la saisie de 730g de cocaïne à l'aéroport international d'Alger confirme, encore une fois, que cette infrastructure est vraiment la plus sécurisée dans le monde.