Un réseau colombien a failli envoyer un conteneur d'une tonne de cocaïne vers l'Algérie, via le port d'Alger. Alerte! Le trafic de cocaïne en Algérie tend à prendre de l'ampleur. Les saisies opérées par les différents corps de sécurité sont certes infimes, mais certains affirment que ce n'est là que les premières gouttes précédant l'averse. Le week-end dernier, la Gendarmerie nationale a saisi 100 grammes de cocaïne pure dans la région de Aïn El Bia, dans la wilaya d'Oran. Au courant de l'année 2006, pas moins de 7kg de cette drogue ont été saisis par les unités du même corps de sécurité, à travers le territoire national. Le trafic de ce genre de drogue a commencé à se montrer en plein jour notamment ces dernières années. Avec la montée vertigineuse du phénomène de l'immigration clandestine, les choses risquent d'empirer encore davantage. Et ce qui a ajouté de l'huile sur le feu ce sont ces réseaux internationaux spécialisés dans le trafic de drogue qui tissent leur toile à travers le monde, et l'Algérie n'est pas en reste. Selon le directeur de l'Office national de la lutte contre la drogue, Abdelmalek Sayeh, un réseau colombien de commercialisation de drogue a failli envoyer un conteneur transportant une tonne de cocaïne vers l'Algérie, via le port d'Alger. La découverte du pot aux roses a évité à l'Algérie de s'engouffrer, irrémédiablement dans la terreur des barons de la drogue. Si dans la plupart des cas, les saisies ne sont opérées que dans les bandes frontalières du pays, il n'en demeure pas moins que certains émigrés intrépides tentent d'importer la cocaïne via les aéroports. Il convient de rappeler ici qu'au mois d'avril dernier, la police judiciaire activant au niveau de l'aéroport international Houari-Boumediene a procédé à la saisie de près de 800 grammes de cocaïne pure. Première de son genre que connaît cette institution aéroportuaire, cette saisie n'atteste en effet que de la nouveauté du trafic de ce genre de drogue dans notre pays. Par ailleurs, les services des Douanes algériennes, ont procédé samedi dernier à la saisie de 180 kilogrammes de drogue dont une partie était destinée à l'exportation, à Béjaïa, Alger et Tlemcen. Ainsi, 102kg de résine de cannabis ont été saisis par les services extérieurs des Douanes au port de Béjaïa, 63kg au port d'Alger et 15kg lors d'un contrôle routier, au lieu dit Ezzarbia, dans la wilaya de Tlemcen. Selon des responsables des Douanes, ces prises sont à mettre à l'actif du «renforcement des mesures de contrôle douanier» et des «dispositifs organisationnels des services extérieurs des Douanes». Il faut dire que l'Algérie reste peut-être l'un des pays les plus convoités par les trafiquants de drogues pour exporter leur marchandise. La situation géographique, à la fois une porte sur le continent noir et l'Europe, font rêveurs et envieux les réseaux des trafiquants de stupéfiants, notamment ceux du Maroc qui voient en notre pays un excellent point de transit de leur marchandise vers d'autres pays. Rappelons en ce sens que le Maroc est l'un des plus grands pays producteurs et exportateurs de cannabis avec 100.000 tonnes exportées annuellement. Néanmoins, les temps qui passent laissent voir une réalité des plus amères: l'Algérie n'est plus un simple point de transit, mais aussi un pays qui tend de plus en plus à produire les stupéfiants. Une réalité presque tragique mise à jour par les différentes découvertes de champs de cannabis, effectuées par les unités de la Gendarmerie nationale, et dont la dernière a été faite à Béjaïa. N'est-il pas temps de mettre beaucoup plus d'obstacles et de digues pour empêcher l'expansion de ce phénomène?