On aurait pu attendre du MJS qu'il daigne amener ces clubs à respecter la réglementation. Ces derniers jours, la section football du Mouloudia d'Alger a été médiatisée non pas pour un quelconque exploit de son équipe fanion sur un terrain mais pour de sombres histoires de conformité avec les textes réglementaires. Il s'agit bien, en effet, de faire dans le discernement, cette médiatisation à outrance touchant une seule et même section alors que le grand club algérois se targue d'en posséder 13 autres. Et 13 autres qui font beaucoup plus honneur au club que cette section de football grâce à laquelle des personnages, appartenant à un soi-disant directoire et qui étaient totalement inconnus du milieu footbalistique, ont pu être, soudainement, propulsés sur le devant de la scène médiatique. C'est bien de cela dont nous parlons sans cesse lorsqu'il s'agit de refonte du football algérien. Cette discipline ne pourra relever la tête que le jour où les pouvoirs publics daigneront restructurer les clubs. Quand une association dite Forum des présidents de clubs se réunit, on est en droit d'attendre d'elle qu'elle cogite sur des problèmes cruciaux comme les moyens qu'il convient de fournir à ces clubs pour s'émanciper, de se développer, bref de se lancer dans une véritable politique qui assure la pérennité des structures dans le sérieux et les valeurs que conçoit le véritable professionnalisme. Mais lorsqu'on apprend que ce Forum invite 15 des 16 présidents de clubs de la division 1 à sa réunion, on est forcé de croire que celle-ci est plutôt orientée beaucoup plus sur des histoires de vils intérêts clubards que sur des actions portées sur le devenir de ces associations. Du reste, l'un des participants à cette réunion, Mourad Lahlou du NAHD, pour le nommer, a indiqué qu'ils «avaient eu droit à un repas très copieux et qu'ils avaient bien mangé». Le fait est, et c'est lui qui le dit, que Moh Chérif Hannachi a été superbement ignoré, n'ayant pas reçu de carton d'invitation. Cette volontaire omission suppose que ce qui a été dit lors de ce conglomérat n'était pas en faveur de la JSK. Cette même JSK qui était, alors, en litige avec le CRB au sujet d'un match qui les a opposés. Le doute est d'autant plus permis sur la réunion en question est qu'elle a, justement, été organisée sur initiative des dirigeants du CRB qui ont eu la «lumineuse» idée de sortir, d'un bocal formolé, un Forum que l'on pensait oublié pour longtemps. Et c'est là que le gros hic de l'affaire intervient. Il se trouve, en effet, que les dirigeants du Chabab ne sont pas issus d'un processus électoral comme l'obligent les dispositions de la loi 90-31 sur les associations. En somme, s'ils sont en place, c'est grâce à la bénédiction d'une DJS qui ne cherche pas tellement à les bousculer alors qu'elle a, subitement, pris en main le dossier MCA. Un MCA dont la section football n'active pas légalement lorsqu'on sait que le véritable MCA est celui qui se trouve sous la coupe de la Sonatrach (il semblerait que l'on cherche à bousculer les choses dans le vieux club algérois mais on attend de voir ce qui se fera réellement). La responsable de la DJS d'Alger tente, aujourd'hui, de faire respecter la légalité en ce qui concerne ce club, mais cette légalité ne saurait être omise pour le CRB qui, lui aussi, est dirigé par des personnes non élues. Et il nous semble, qu'en la circonstance, le Chabab bénéficie d'un régime de faveur que n'a pas le MCA. La DJS étant une structure sous tutelle du ministère de la Jeunesse et des Sports, il est plus que nécessaire que celui-ci fasse, en sorte, qu'un tel scénario ne se perpétue pas. Si prompt à «dégainer» lorsqu'il s'agit de légalité dans une fédération sportive, le MJS semble ne pas s'émouvoir des turbulences qui agitent les clubs où les contrôles ne sont pas aussi rigoureux que dans une Fédération et où des gens (du moins dans certains clubs) qui ne sont pas passés par le verdict des urnes font comme bon leur semble. Le football algérien, dit-on, est à la dérive. Qu'on apprenne, déjà, à s'intéresser ce qui se fait dans les clubs. Ce sera une première approche, mais on saura, au moins, que l'autorité se manifeste à tous les niveaux et pas seulement à celui des fédérations sportives. Car, jusqu'à preuve du contraire, les clubs, autant que les fédérations et les Ligues, sont des associations tenues au respect de la loi sur les associations, mais également sur celles sur le sport.