Rien ne dit, après ce qui vient de se passer, que cette section football est promise à un avenir radieux. Le Mouloudia d'Alger est passé le week-end dernier à une nouvelle étape de son existence. Du moins pour ce qui est de sa section football, plus habituée à des frasques et à des scandales, qu'à de grands exploits sur les terrains. Et ce ne sera pas la victoire en Coupe d'Algérie, au mois de juin dernier, qui nous fera croire le contraire. Nous sommes de ceux qui ont eu le privilège de connaître dans les années 70 le Mouloudia d'Alger présidé par feu Ferhat Ballamane. Il était de la graine de ces dirigeants que l'on ne retrouve plus aujourd'hui, tant il avait donné de la stature au plus vieux club du pays. C'est avec lui et Abdelkader Drif comme président de section que le Mouloudia a remporté ce qui demeure jusqu'à aujourd'hui son plus grand titre de gloire: la Coupe d'Afrique des clubs champions. Ferhat Ballamane n'est plus de ce monde, mais il reste des dirigeants de cette époque qui doivent, certainement, se demander pourquoi ce club, qu'ils chérissent tant, est arrivé à un tel stade de déliquescence. Le terme peut paraître dur, mais comment peut-il en être autrement, lorsqu'on voit par quelles étapes il est passé ces derniers temps et où il a été beaucoup plus question de critiques malveillantes des uns contre les autres et vice et versa, que de propos empreints de sagesse et surtout constructifs en rapport avec la stature d'un club qui ne saurait jouer dans la même cour que les autres, en termes de popularité. Cet appendice du Mouloudia a causé un énorme préjudice au club. Appendice, en effet, que cette section football qui n'a fait que se donner en spectacle au moment où les autres sections, sous tutelle de la Sonatrach, faisaient honneur au Vert et au Rouge, les couleurs mouloudéennes. L'association El Mouloudia se voulait être le creuset de la mémoire du club, celle qui devait le réconcilier avec son passé. Nous avions, également, eu le privilège de voir naître cette entité. Il y avait là, Abdelkader Drif, M'hamed Mekirèche, Rachid Marif et Zoubir Bachi. Ce sont-là les quatre personnes qui ont donné à l'association son bulletin de naissance et à l'époque, il était question d'émancipation graduelle avec l'aide de Sonatrach. Malheureusement les faits se sont produits autrement par la suite, ceci par la faute d'une mauvaise compréhension de la situation de ceux qui ont pris le train en marche. On a cru qu'en construisant une bonne équipe, on pouvait faire du Mouloudia un grand club. Un tel qualificatif ne s'obtient pas sur un simple claquement des doigts. On peut avoir une belle équipe sans être pour autant un grand club. Cette section est, d'ailleurs, loin d'avoir monté une belle équipe si l'on se fie aux résultats de celle-ci durant ces dernières saisons marquées, il est vrai, par un succès en Coupe d'Algérie, mais qui traînent toujours dans leur sillage, une humiliante rétrogradation en division2 en raison d'un manque de maîtrise des textes réglementaires. Pendant ce temps, cette section n'a, certainement, pas activé sans financement. De l'argent, elle en a eu et ceux qui sont censés en connaître l'utilisation, à savoir les membres de l'association El Mouloudia, n'ont pas toujours été tenus au courant. La semaine dernière, ils devaient être conviés à débattre sur les bilans des deux derniers exercices. Ils n'ont eu droit qu'à une mascarade d'AG. Il faut reconnaître, ici, que la DJS d'Alger avait commis un impair en n'imposant pas aux dirigeants de l'association de présenter leurs bilans de la saison précédente dans les délais impartis en 2005. Ceci pour dire que les gens de la DJS sont vraiment mal placés pour parler de respect de la réglementation en ce moment. Toujours est-il que l'AG ne s'est pas tenue, faute de quorum, cela n'a pas empêché la DJS, toujours en contradiction avec les textes en vigueur, à procéder à une passation de consignes entre ceux qui dirigeaient et ceux qui ont été appelés à prendre leur relais. Contradiction, en effet, car le moins que l'on pouvait attendre de la structure de l'administration de la Jeunesse et des Sports, c'est qu'elle amène ceux qui ont dirigé cette section et cette association durant ces dernières années à venir défendre leurs bilans devant l'assemblée qui les a élus. Une fois de plus, on assiste au départ de dirigeants de clubs, sans rien connaître de leurs bilans alors que le loi sur les associations fait de l'assemblée générale l'organe souverain, le seul capable de dire si un bilan est positif ou négatif. Maintenant le mal est fait et la section football du Mouloudia continuera à activer mais dans une nouvelle mouture. Cependant les mêmes causes produisant les mêmes effets, on est loin de croire qu'elle est promise à un avenir radieux. Lorsque le Dr Messaoudi a pris les rênes de l'association, c'était l'union sacrée et les plus beaux superlatifs étaient utilisés. Quatre années plus tard, la maison est devenue celle des scandales et de l'invective, au grand dam d'un club qui vit sur son passé et qui n'arrive plus à redorer un blason terni par une longue période de vaches maigres en termes de palmarès et par d'interminables et humiliantes «scènes de ménage».