Voilà un club qui dit avoir changé mais qui est toujours géré par la rue. Apparemment, les jours se suivent et se ressemblent au Mouloudia d'Alger. Vous aurez beau sortir définitivement du cocon de la Sonatrach, dissoudre l'Association El Mouloudia, élire un nouveau comité directeur et un nouveau président, il n'y a rien de changé dans la maison mouloudéenne: ce club de football est toujours soumis à une sorte de tempête qui fait qu'il stagne, au lieu d'aller de l'avant. Il faut dire que les résultats sportifs de l'équipe fanion aident énormément à l'installation de ce genre de situation. Comme d'habitude, le club a recruté et on a cru qu'il avait trouvé le bon filon mais le recrutement a été perturbé dans la mesure où celui qui avait entamé les négociations, Chaâbane Louanès, n'avait pu aller au bout de ses idées. A ce moment là, était intervenue l'assemblée générale du club, et ceux qui ont eu les faveurs du scrutin ont préféré terminer eux-mêmes le recrutement. Ainsi, les joueurs qui avaient discuté avec Chaâbane Louanès et reçu de sa part de sérieuses garanties ont été pris dans une sorte de piège puisqu'il n'était pas dit que ceux qui ont la direction du club allaient respecter la parole donnée. Le fait est qu'aujourd'hui le Mouloudia d'Alger est loin de répondre à l'attente de ses supporters. En quatre matches, il ne totalise que 4 points avec une seule victoire, un match nul et deux défaites. La dernière de ces défaites a été particulièrement ressentie puisque concédée face au voisin husseindéen, qui plus est sur un score assez lourd (4-2). Ce jour là, c'est surtout la manière qui avait prêté à contestation de la part d'un effectif de joueurs que l'on croyait plus talentueux et plus expérimenté que celui de l'adversaire. Or, c'est bien ce dernier qui avait donné la leçon lors de ce match, au point où le Mouloudia s'en était bien tiré pour ne pas encaisser d'autres buts. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, voilà que le club algérois se met à céder du terrain même devant des équipes de division2, dominé qu'il a été, jeudi dernier, en match amical, face à un RC Kouba qui n'a, pour l'instant, disputé aucune rencontre officielle, pour les raisons que l'on sait. Dans tout ce scénario, on remarque que celui qui tient la vedette est le président du club, Sadek Amrous, dont le nom est, sans cesse, repris dans les journaux. Un Sadek Amrous qui s'est distingué par des prises de position très sévères contre les joueurs dont il estime qu'ils ne donnent pas le meilleur d'eux-mêmes. Eternel problème que cette histoire de joueurs qui ne chercheraient pas à suer sur un terrain. Amrous n'est ni le premier, ni le dernier. Avant lui, bien des présidents se sont cassés les dents en voulant mettre au pas des joueurs un peu trop gâtés à notre sens et chez qui la solidarité ne semble pas être la qualité dont ils sont le plus imprégnés. Et nous ne pensons pas qu'il réussira parce qu'on sent qu'il n'a pas tous les atouts en main. En d'autres termes, Amrous pourrait ne pas avoir la véritable mainmise sur la direction du club. C'est ainsi que ça fonctionne au Mouloudia depuis quelques années. Dans tout ce méli-mélo, l'entraîneur est évidemment ciblé. Il n'est un secret pour personne que l'avenir de Ameur Djamil à la tête du staff technique mouloudéen ne tient pas à grand chose. Le président soutient qu'il n'est pas question qu'il parte mais tout le monde sait que si, par exemple, le Mouloudia venait à perdre des points, jeudi prochain, lors de son match contre l'AS Khroub, l'Irakien devrait préparer ses bagages. Et même en cas de succès face au Khroub, il faudra attendre le prochain échec du club pour voir la contestation reprendre de plus belle. En tout cas, cela fait déjà longtemps que nous avions regretté qu'un club de cette envergure soit géré par la rue. C'est elle qui impose son point de vue et cela ne semble pas être prêt à prendre fin. Comme quoi le Mouloudia est, peut être, parti pour une nouvelle saison d'incertitudes alors même qu'il dispose d'un appui que les autres clubs n'ont pas: le soutien financier de la très puissante Sonatrach.