Le ministère de l'Intérieur n'a pas validé le congrès tenu, le 1er mars 2007, par les redresseurs du mouvement El Islah. C'est ce qu'a affirmé, hier, le président «exclu» par ce congrès, M.Abdallah Djaballah lors de l'ouverture de la session extraordinaire du conseil consultatif (madjliss choura) du parti. Le ministre de l'Intérieur, M.Noureddine Zerhouni, qui a reçu un document des redresseurs, selon lui, contenant toutes les informations sur le congrès (nouveau règlement intérieur du parti, le statut...) ne leur a donné qu'un «accusé de réception». Une autorisation «provisoire» a été, par la suite, délivrée au parti (faisant allusion au nouveau président, M.Boulahia) pour uniquement entamer la campagne électorale au nom d'El Islah en attendant que le Conseil d'Etat tranche sur le conflit, précise M.Djabballah. «Nous ne l'avions su que lorsque nous nous sommes réunis, le 24 mars 2007, avec M.Zerhouni, soit quatre jours après l'annonce de la validation du congrès par le mouvement de redressement», indique encore M.Djaballah. Le premier responsable du département de l'intérieur avait, alors, informé M.Djaballah que le congrès tenu ne sera validé «qu'après étude des recours introduits par les institutions légales du parti». Autrement dit, jusqu'à ce jour, rien n'est encore tranché pour les deux ailes. M.Djaballah se démarque ainsi des listes électorales présentées par les «groupes qui mènent la campagne au nom du mouvement». Il appelle les citoyens à ne pas boycotter l'ensemble des candidats en lice, mais seulement ceux qui figurent sur les listes d'El Islah. «Et je peux vous assurer que le taux le plus élevé d'abstention sera enregistré lors de ces élections», dit-il. Cependant, le problème se posera surtout après les élections législatives. Car si le Conseil d'Etat tranche pour l'une ou l'autre partie, chacune se retrouvera avec ses propres listes, puisque Djaballah s'est présenté avec des listes indépendantes, chose qui risque d'aggraver encore davantage le conflit. Par ailleurs, M.Djabbalh dira qu'après dix années de pluralisme politique, «nous n'avons pas encore un pouvoir législatif, mais une fonction législative. Jusqu'à ce jour, aucune loi n'a été examinée et refusée par les députés». Il défend ainsi son mouvement qui, selon lui, a pris à plusieurs reprise l'initiative de proposer des amendements sur des projets de loi, à l'exemple de la loi électorale, la loi de finances....«Et c'est pour cette raison que le parti a été victime de complot. Nous avions été écartés et marginalisés parce que si nous participerons aux législatives, nous seront classés les premiers», a-t-il lancé et de révéler qu'«un groupe au pouvoir est derrière ce complot. Mais, ce complot ne peut, en aucun cas, avoir un impact sur notre détermination à défendre notre cause».