Le congrès du «mouvement de redressement» n'est pas encore validé par le ministère de l'Intérieur. M.Yazid Zerhouni, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a reçu, hier, dans son bureau, M.Abdallah Djaballah, président du mouvement El Islah (exclu par le congrès des redresseurs). L'entrevue, qui a duré plus d'une heure, est qualifiée «de positive et de très constructive», par le responsable de l'organique au sein du parti, M.Lakhdar Benkhelaf, qui a assisté à cette audience. «Nous avons eu une discussion claire et franche avec le ministre de l'Intérieur, lequel nous a réservé un très bon accueil», atteste-t-il. Le feuilleton de la crise d'El Islah qui a démarré en 2004, est loin de connaître son épilogue. Il s'avère que le congrès tenu jeudi par le mouvement de redressement à El Harrach, ne constitue pas le dernier épisode. Hier, le leader islamiste est sorti très confiant et rassuré quant à l'issue du problème qui l'a éjecté en dehors d'El Islah, si l'on se tient bien sûr aux résolutions des assises de jeudi autorisées par le ministère de l'Intérieur. Benkhellaf nous informe que le tête-à-tête Djaballah-Zerhouni a permis de corriger quelques donnes, prises en considération par le ministère de l'Intérieur dans sa décision au profit des redresseurs. «Nous avons remis un dossier complet qui prouve les dépassements des exclus (redresseurs)», ajoute notre interlocuteur. Dans ce sens, nous apprenons qu'un recours administratif remettant en cause l'autorisation délivrée par l'administration aux «détracteurs» de Djaballah, ainsi qu'un deuxième contestant la légitimité du congrès, ont été déposés hier. Zerhouni, selon notre source, a exprimé sa disponibilité au dialogue. Et a «promis d'étudier soigneusement et avec rigueur le dossier». Zerhouni a-t-il été induit en erreur par les contestataires? Benkhellaf s'est contenté de préciser que le dossier remis à Zerhouni, sur lequel va statuer la direction des libertés publiques et des affaires juridiques, dont le premier responsable M.Saïd Zerrouki a tenu à assister à cette rencontre, démontre qu'en aucun cas, la commission de préparation du congrès, installée par le conseil consultatif n'a le droit de déposer une autorisation de congrès. Notons que dans une déclaration à l'APS, Zerhouni avait affirmé mercredi que «la dernière réunion du madjliss echoura (conseil national), à laquelle avait participé M.Djaballah, avait décidé de constituer une commission de préparation du congrès». Cette commission a été récemment constituée par le madjliss echoura «et a demandé l'autorisation d'organiser le congrès», avait précisé le ministre qui a affirmé que «cette autorisation lui a été accordée». Benkhellaf assure qu'en vertu de l'article 35 du statut du parti, seul le président du mouvement El Islah ou les deux tiers du conseil national sont habilités à faire cette démarche. Djaballah réitère son entière disponibilité au dialogue. C'est, d'ailleurs, l'ultime moyen pour lui de résoudre le problème sachant que le recours à la justice pourra compromettre sérieusement les chances d'El Islah de participer aux législatives, prévues dans deux mois, sachant que la procédure est très lente et prend, dans les meilleurs cas, huit mois. Il faut souligner, par ailleurs, que le congrès du «mouvement de redressement» n'est pas encore validé par le ministère de l'Intérieur.