Fusion entre les rythmes maghrébins et l'univers métallique et électrique du «mythe»... Une fois n'est pas coutume, la salle Ibn Zeydoun a accueilli, vendredi soir, un trio de musiciens hors pair qui ont rendu hommage au «mythe» Jimmy Hendrix. Après Mures et Mamdouh Bahri quartet qui ont fait un tabac, la veille, c'est Nguyên lê qui célébrera le grand Jimmy Hendrix, accompagné, par Francis Lassus à la batterie, qui a joué avec beaucoup de musiciens africains dont Ray Lema, Aida Khann au chant et le Camerounais Etienne Mbapé à la basse. Des extraits de son album, Purple, sorti en 2002 seront interprétés avec grâce et énergie. «C'est un hommage. Je n'ai pas été influencé par lui, mais je me retrouve complètement dans son énergie, son univers, sa transe et ses rêves..» nous a confié, en aparté, Nguyên lê, le génie vietnamien de la guitare électrique. Are you experienced? Voodoo child, Can you see me? Burning of The Midnight Lamp, Excuse Me While I Kiss The Sky, Third Stone From The Sun sont notamment les titres qui ont été interprétés devant un parterre de gens éblouis par la belle démonstration instrumentale de Nguyên lê et la voix grave et suave de la chanteuse qui arborera, à la fin du concert, de véritables danses africaines. Elle était munie également de tout genre de percussions (calbas, cashischi, tambourin.) Aussi des réarrangements ont été effectués par Nguyên lê sur le morceau Voodoo Child, appuyé de samples avec des chants de Bnat el houariet, la formation de musique traditionnelle féminine du Maroc. Des rythmiques maghrébines pour relier les deux univers...«Jimmy Hendrix est un guitariste de blues et le blues vient de l'Afrique..». A partir d'un ordinateur, Nguyên lê distillait aussi du son de la percussion maghrébine qui finissait par envelopper, de façon féerique, la musique de Hendrix. Au summum de son art, Nguyên lê, les yeux constamment fermés, se lâche et se met les genoux à même le sol, frôle la transe en se confondant avec Hendrix lui-même. Le public s'est mis debout pour applaudir à tout rompre. Une célébration festive qui a marqué la clôture de cette première édition de Assima jazz qui, nous espérons, ne sera pas la dernière.