L'ensemble de ses confidences fraternelles forme une biographie originale qui, à l'image de son sujet, rayonne un polygone étoilé. Un pic d'émotions comme on les aime, qui serrent le coeur et laissent M.Benamar Médiène au fond de la petite salle de conférence, devant un parterre de journalistes, pour présenter à la librairie du Tiers-Monde son ouvrage intitulé Kateb Yacine: le coeur entre les dents édité par Edition Casbah à Alger. M.Benamar Mediène s'expose nécessairement à tous les risques. Il a relevé le défi avec sérénité et surtout avec beaucoup de modestie dans la définition de sa lutte aux côtés de ses deux amis de toujours: Kateb Yacine et Mohamed Issyakhem. «On ne peut pas parler de Kateb Yacine sans parler de Mohamed Issyakhem et on ne peut parler d'Issyakhem sans parler de Kateb Yacine» insiste t -il. C'est un cas unique, vous devinez que cette oeuvre, véritable témoignage de fraternité et de fidélité, pour garder vivante une flamme qui avait vacillé sans tout à fait s'éteindre. Dans un passage de la préface de Gilles Perrault: «Restituer la vie d'un personnage nomade pour qui la vie, l'amour, la liberté, l'écriture, la révolution n'ont de sens que dans la passion, tel est le pari que relève Benamar Mediène en mêlant ses souvenirs au chant puissant de son ami disparu, il redonne corps et voix aux fulgurances poétiques de Kateb Yacine, comme autant de souvenirs lumineux scandés de joies ou de colères éruptives et inspirées. L'ensemble de ces confidences fraternelles forment une biographie originale qui,à l'image de son sujet, rayonne un polygone étoilé.» C'est avec un coeur lourd, que M.Mediène commence à nous retracer le parcours des combattants, «combien difficile!» soulignera-t-il. Le conférencier enchaîne avec l'histoire de la mémoire. «Il est impératif que l'historien doit bénéficier de tout l'apport critique que requiert son métier, si on veut éviter les pathologies d'une mémoire souvent aveugle.» L'historien, sociologue etc., les intellectuels en général n'ont pas de monopole, à cet égard, le conférencier signale, avec ironie d'ailleurs, que la culture est trop sérieuse pour être laissée aux hommes de culture. M.Benamar Mediene dénonce le parti pris de la tutelle en marginalisant les artistes et les intellectuels algériens. Ce lifting superficiel répond aux besoins de l'heure sans se soucier de la structure qui est atteinte du bricolage. L'orateur fait référence à l'évènement «Alger, capitale de la culture arabe.» Un artiste peut-il mourir?