La communauté émigrée ne semble pas aussi enthousiaste pour ce nouveau rendez-vous politique national. La communauté immigrée a commencé, hier 12 mai, à voter pour désigner ses représentants à l'Assemblée nationale. Le vote se poursuivra jusqu'au 17 mai. Rappelons que pour la Belgique et le Luxembourg, les services consulaires ont prévu quatre bureaux de vote pour les 14.000 électeurs inscrits qui ont reçu, individuellement, une lettre leur indiquant le lieu et modalités du vote. La communauté immigrée qui a, par le passé, fait montre d'une mobilisation exemplaire en votant massivement, ne semble pas aussi enthousiaste pour ce nouveau rendez-vous politique national. La campagne a été, à l'image de celle qui continue de se dérouler au pays, assez morne et sans passion. Six candidats convoitent l'unique siège réservé à la zone III (toute l'Europe, excepté la France), dont trois se présentent à partir de la Belgique. Il s'agit de M.Abdelkader Bensafi pour le RND; du Dr Abdelmoumen Abib pour le RCD et de M.Taïbi pour le FLN. Les trois candidats se sont déplacés à travers plusieurs pays européens afin de mobiliser un maximum d'électeurs. Ainsi, le Dr Abib Abdelmoumen s'est rendu en Angleterre, en Allemagne et au Luxembourg, et a délégué les membres de son comité de soutien en Suède, en Italie et en Espagne... De son côté, M.Abdelkader Bensafi a effectué pratiquement le même périple. Quant au candidat du FLN, M.Taïbi, il semble adopter la stratégie de la proximité et du porte-à-porte. Cela explique, certainement, pourquoi il a été, au contraire de ses deux concurrents, le seul à n'avoir pas organisé un meeting dans la capitale belge, Bruxelles. Pourtant, mis à part l'esprit kermesse de la campagne, jamais peut-être élection ne fût si boudée par les immigrés. C'est que la communauté immigrée nous avait habitués à la ferveur, à la mobilisation et à l'engagement pour de tels événements par le passé. Rappelons-nous les images de bousculades devant les bureaux de vote lors de l'élection présidentielle ou celle pour la Concorde civile, par exemple. Certains citoyens pensent que l'élection présidentielle française a pris le dessus sur l'enjeu des élections législatives en Algérie, d'autant plus qu'elle les concerne quelque part. D'autres estiment que les électeurs ont atteint un seuil de saturation politique, les plus futés croient que les jeux sont pipés. Et le terme qui hante l'esprit des candidats, n'est autre que «abstention». Les prétendants ont, au cours de leurs meetings respectifs, insisté sur la participation. Ils comptent sur le fait que le scrutin se déroule tout au long de la semaine pour appeler à un maximum de votants. En attendant, ils nous ont déclaré qu'ils continueront à aller, de ville en village, à la pêche aux voix.