Le club bordjien n'avait pas besoin d'un tel scandale au moment où il se bat pour son maintien. Toute la ville de Bordj Bou Arréridj en parlait samedi matin. Des dirigeants du Cabba auraient tenté, par tous les moyens, de faire «fléchir» les joueurs de l'excellente équipe de Chlef. Pis, selon des indiscrétions de certains dirigeants, les joueurs de Chlef n'ont pas accepté de lever le pied et ont refusé toutes les propositions. Si cela venait à être confirmé, on peut se demander comment une équipe comme celle du Cabba a pu s'adonner à de telles bassesses, elle qui, la saison dernière, avait terminé à la 5e place du classement général ce qui lui avait valu de se qualifier pour la Coupe arabe qu'elle a, d'ailleurs, disputée avec brio? On comprend, maintenant, aisément le départ de l'entraîneur Mustapha Biskri. Cette équipe est visiblement aux mains des joueurs et ce n'est pas Amar Boubatra, celui qui a remplacé Biskri, après avoir été son adjoint, qui dira le contraire puisque certains joueurs n'ont pas voulu jouer au cours de la deuxième mi-temps du match contre l'ASO. Serait-ce la débandade au sein de l'équipe ou une question de règlement de comptes entre joueurs, d'un côté, et dirigeants de l'autre? Les cas d'indiscipline, qui n'ont jamais été sanctionnés au cours de cette saison, se sont révélés au cours de ce match et risquent d'envoyer le Cabba vers le chaos. La démission du président de l'association est aussi révélatrice de cette crise qui lamine l'équipe chère aux Criquets. Une équipe que la baraka, Kial le gardien et Boudjellid, l'avant-centre, ont sauvée de nombreuses situations désastreuses. Ceux qui ont assisté au match de jeudi ont bien vu le manège des deux principaux dirigeants du Cabba et de certains de leurs joueurs s'approcher du banc des remplaçants de l'ASO. «C'est un scandale, une humiliation pour tous les Bordjiens, pour ceux qui aiment le club, les couleurs jaune et noir» se disent la majorité des supporteurs du Cabba, soulignant que «les dirigeants et certains joueurs devraient définitivement quitter la scène footballistique à jamais. Un match de football ne se quémande pas de cette façon, alors que certains joueurs suent sur le terrain et d'autres imposent leur loi aux dirigeants et aux entraîneurs». «Et maintenant?» se disent les supporters. «Va-t-on encore implorer les joueurs de la JSM Béjaïa, lors du match qui se jouera à Bordj Bou Arréridj pour arracher définitivement le maintien? Même si le Cabba a gagné contre l'ASO, les dirigeants ont intérêt à méditer sur cette saison, sur le limogeage de Mustapha Biskri, sur la discipline des joueurs et bien d'autres problèmes de la gestion d'un club qui joue en division1» ajoutent d'autres fans excédés par ce qu'ils voient. En tout cas, un grand bravo pour les joueurs de l'ASO qui ont, jeudi dernier, affronté une grande pression mais sans se départir de leur combativité. Leur entraîneur, Abdelkader Amrani, qui a confirmé les «contacts» qu'auraient eu ses joueurs, a indiqué que son équipe ne «mangeait pas de ce pain-là»., Toutefois, on espère que l'ASO a joué à fond jusqu'au bout et que son fléchissement de fin de match était normal, sinon les mérites de Kial, le gardien bordjien et du buteur Boudjellid seraient réduits à zéro.