Pour plusieurs d'entre eux le bilan de cet entraîneur est positif. Finalement, l'entraîneur du club bordjien, Mustapha Biskri, a-t-il été remercié par les joueurs ou par les dirigeants? C'est une question qui taraudera l'esprit des milieux sportifs et les supporters du Cabba jusqu'à ce que l'une des parties s'explique. Bien que l'on sait que les lois imposées par le football exigent des résultats immédiats de la part d'un entraîneur et non un bilan de fin de saison, il faut admettre que le départ de l'entraîneur bordjien est une énigme. D'autant qu'il intervient à quatre journées de la fin du championnat alors que le club joue le maintien. Veut-on se débarrasser de Mustapha Biskri et lui imputer tous les échecs du Cabba cette saison? C'est possible. Une chose est certaine, l'entraîneur n'a pas eu les coudées franches pour diriger l'équipe et ce, dès sa prise de fonction à la tête des Jaune et Noir. A peine a-t-il pris les commandes, qu'il s'était aperçu que l'effectif du club ne pouvait pas jouer un grand rôle en championnat. Pis, la Coupe arabe a révélé les limites techniques de plusieurs joueurs, notamment en attaque et au milieu de terrain. Ce constat avait entraîné le mécontentement de plusieurs éléments titulaires à part entière par le passé et ayant une influence sur les dirigeants. Au cours de plusieurs matches, à Bordj Bou Arréridj ou à l'extérieur, on a pu constater que Mustapha Biskri avait du mal à appliquer ou à concevoir une stratégie, faute d'éléments capables de relever le défi. Faut-il signaler que l'entraîneur a fait disputer tous les matches aux joueurs de la défense et redoutait la blessure ou la suspension de Houari, de Loucif, de Kesrani, Mansour, Nicolas et de son milieu de terrain Mani? Pis, si Kial, le gardien de but venait à ne pas jouer, on craignait la catastrophe pour l'équipe. En attaque, le Cabba a tout misé sur Boudjellid alors que lors du mercato, l'entraîneur n'en finissait pas de réclamer le recrutement de un ou deux attaquants de pointe, chevronnés, pour seconder l'avant-centre bordjien. En vain. Ces limites décelées, l'entraîneur savait (il nous l'avait confié) qu'il allait rencontrer des cas d'indiscipline. Certains joueurs, pour ne pas les citer, ont reproché à Mustapha Biskri de les laisser sur le banc des remplaçants lors des matches de la Coupe arabe. Alors qu'en championnat, ils ne se manifestaient pas et préféraient le mutisme. Cette crise entre les joueurs et l'entraîneur avait été, à chaque fois, couverte par les dirigeants mais elle devait être fatale au Cabba lors de son match face à l'USM Blida. L'entraîneur avait été, ce jour-là, empêché de diriger son équipe. «A force de ne pas oser prononcer des sanctions, Biskri s'est cru, lui aussi, permis de faire une incartade» nous explique, aujourd'hui, un membre du comité directeur, désireux de donner une explication sous couvert de l'anonymat. D'ailleurs, même l'international espoir camerounais, recruté lors du mercato, y est allé de sa bravade à l'encontre de son entraîneur. Juste après cet incident, on a appris que l'entraîneur avait été remercié. «Une séparation à l'amiable» nous a-t-on dit, sans aucune autre explication de part et d'autre. En dehors d'une déclaration ou explication des deux parties, on continuera à croire, à Bordj Bou Arréridj, que l'entraîneur Mustapha Biskri a plutôt, été «remercié» par les joueurs. Sous d'autres cieux, on aurait organisé une conférence de presse pour éclairer les milieux sportifs en permettant, à chaque partie, de donner sa propre version des faits. Rien n'empêche les dirigeants de se séparer d'un entraîneur pour mauvais résultats ou un entraîneur de quitter un club pour «incompatibilité d'humeur» avec les joueurs. A Bordj Bou Arréridj, on gère la situation match après match et ce n'est pas le départ de Mustapha Biskri qui fera le bonheur du Cabba. Le bilan de cet entraîneur, aux yeux de plusieurs membres du comité directeur, bien que loin du centre de décision (tenu par un seul dirigeant), est positif. Ce sera Amar Boubatra, l'entraîneur adjoint, le «pompier» de ces cinq dernières années, qui terminera la saison. Comme d'habitude.