Ses quatre points d'avance donnent à l'équipe sétifienne un énorme avantage. En s'imposant, jeudi dernier, face au Nasr d'Hussein Dey, l'Entente de Sétif a fait un grand pas vers le titre de champion d'Algérie. Profitant du match nul enregistré par la JS Kabylie à Tlemcen, le club sétifien a porté son avance sur ce club à quatre points. A trois journées de la fin du championnat, les chances de voir l'ESS couronnée sont, extrêmement, élevées. Il faudrait un concours de circonstances très favorable à la JSK pour que le titre finisse par échoir chez celle-ci. Cependant, il nous semble utile d'insister sur un point: celui de voir l'ESS aligner deux victoires de suite dans deux matches espacés de trois jours. On se rappelle que pour préparer sa demi-finale retour de Coupe arabe contre le Ahly Djeddah, puis sa finale aller de la même compétition contre El Fayçali de Jordanie, le club sétifien avait demandé et obtenu de la part de la Ligue nationale beaucoup de privilèges. Cette dernière avait même enfreint la réglementation en vigueur pour satisfaire ses désirs. L'entraîneur de l'Entente, Rabah Saâdane, avait argumenté les reports de matches de championnat par le fait que son équipe était fatiguée et avait besoin de repos avant d'affronter ses échéances. Pendant que l'ESS se mettait en veilleuse de la compétition officielle, son adversaire de la finale arabe, El Fayçali, avait, lui, multiplié les rencontres dans son championnat et même en Coupe d'Asie. Résultat des comptes, lors de la finale aller de la Coupe arabe, à Sétif, l'équipe qui avait mieux terminé le match fut celle de Jordanie qui aurait pu s'imposer dans les dernières minutes sans que nul ne s'en offusque. Après ce ratage, l'ESS a renoué avec la compétition nationale avec deux matches chez elle en trois jours, le premier face au WAT, le second face au NAHD. Deux matches qu'elle a remportés même si ce fut difficilement. En somme, l'ESS n'avait, vraiment, pas eu besoin de report de match avant sa finale aller de Coupe arabe. La méthodologie et Sâadane ne font, semble-t-il, pas bon ménage. Ceci dit, ses deux succès de la semaine dernière la dirigent tout droit vers un titre de champion d'Algérie qu'elle avait remporté deux fois par le passé, en 1968 et en 1987. Bien sûr, il n'est pas dit qu'elle ira au bout de son effort mais convenons qu'elle a entre ses mains les clés de sa réussite. Sur les trois matches qu'il reste à disputer, l'équipe sétifienne aura à jouer deux fois à l'extérieur (Alger contre le MCA et Chlef) et une seule fois chez elle (USMB). Il s'agit d'un calendrier hautement défavorable, notamment avec les deux déplacements, mais il faudra tenir compte de celui de la JSK également. Une JSK qui aura deux matches à domicile (CABBA et OMR) contre un seul à l'extérieur (MCO). Si l'on part de la logique qui veut que chez soi on gagne et qu'on perde chez l'adversaire, l'ESS sera sacrée championne d'Algérie au soir du 11 juin prochain. Mais, la logique n'étant pas toujours respectée dans le sport, cela ouvre des perspectives à la JSK. A la condition, bien sûr, que celle-ci s'impose dans les deux matches qu'elle jouera chez elle. Si cela venait à se réaliser, l'équipe de la Kabylie sera tenue à l'exploit à Oran face au MCO. Et même là, ce n'est pas acquis, car il suffirait d'un autre exploit de l'ESS celui-là à Alger ou à Chlef, pour que le rêve de la JSK se brise. Quant aux deux autres prétendants au titre de champion, la JSM Béjaïa et l'USM Alger, leur espoir se base sur un échec conjoint de l'ESS et de la JSK. Une éventualité difficile à se concrétiser d'autant que leur calendrier ne plaide pas en leur faveur, un calendrier qui prévoit en fin de parcours, un certain JSMB-USMA.