Les deux victoires remportées en championnat ont fait beaucoup de bien à l'ESS. L'Entente en a rêvé, l'Entente l'a fait. Au terme d'une finale tendue, un match extrêmement stressant, l'équipe algérienne a réussi là où elle n'était pas attendue: gagner chez l'adversaire pour remporter la Champion's League arabe. Si ce n'est là un exploit, on se demande où il peut se situer. Dans une finale, sur un seul match, la neutralité est appliquée puisque les deux équipes évoluent dans un pays qui n'est pas le leur. Lorsque cette finale se joue sur deux matches, celle qui organise celui du retour part avec un avantage moral, sauf si son adversaire réussit à gagner chez lui, à l'aller, sur un gros score. L'Entente, elle, avait, presque, fermé les portes du succès en se faisant accrocher à domicile. Et au moment où on la voyait céder d'une manière définitive, elle a eu cette réaction propre aux champions en remportant le trophée sur le terrain de son adversaire. Dans cette finale de Coupe arabe, nul ne pourra contester que le club jordanien d'El Fayçali avait effectué un très grand pas vers la victoire finale, en obtenant le match nul à l'aller, à Sétif. Les pronostics en sa faveur s'amplifiaient quand on apprenait que c'est lui qui avait mieux terminé le match devant une formation sétifienne qui semblait à bout sur le plan de la fraîcheur physique. C'est dire que si les chances sétifiennes, pour remporter le trophée, n'étaient pas nulles, elles n'en étaient pas moins très infimes. Cependant, cet échec n'a pas ébranlé le moral des troupes sétifiennes puisque, selon les déclarations de ses membres, il était apparu que l'Entente se battrait jusqu'au bout pour forcer le destin et réussir ce qui était qualifié de presque impossible. Entre le match aller et celui du retour, l'équipe sétifienne a disputé deux matches de championnat, contre le WA Tlemcen et le Nasr d'Hussien Dey, deux matches qu'elle a gagné. Ce furent là deux victoires très importantes parce qu'elles lui ont permis de se rassurer et de renouer avec le succès. Cette réussite était d'autant plus essentielle qu'elle avait relancé ce club dans la course au titre de champion d'Algérie dont on n'oubliera pas qu'il demeure son objectif principal. En distançant, de nouveau, la JSK au classement général de la division1, et ce, à trois journées de la fin de la compétition, l'Entente avait retrouvé un sourire perdu à la suite de l'échec de la Coupe arabe, lors de la finale aller face à El Fayçali. Un tel scénario a, certainement, largement contribué à offrir aux Sétifiens d'excellentes conditions psychologiques avant leur déplacement de Amman. Si l'Entente avait dû aller en Jordanie avec l'idée d'une JSK trop proche d'elle au classement général du championnat, nul doute que son moral s'en serait grandement affecté. Mais cela ne pouvait pas suffire pour pousser l'ESS vers la victoire finale. Il fallait, en plus, que les joueurs jouent leur rôle convenablement, notamment sur le plan de la solidarité, de la combativité et de la volonté. Encouragés par leur gardien Samir Hadjaoui, dont la prestation a refroidi la ardeurs des joueurs jordaniens, les Noir et Blanc ont su tenir la dragée haute à leurs adversaires. Grâce à un milieu de terrain qui a effectué un travail absolument remarquable, ils ont «muselé» El Fayçali, lequel, au fil des minutes, a perdu de sa superbe. Le but que lui a inscrit Touil dans le temps additionnel de la première mi-temps, l'a déstabilisé puisque, après le repos, ses joueurs se sont mis à balancer dans le périmètre sétifien des ballons que Hadjaoui captait avec aisance quand ce n'était pas ses coéquipiers qui les dégageaient. Si le gardien sétifien a joué un rôle essentiel dans ce succès, il serait anormal de ne pas citer le travail effectué par le trio Keïta-Lemouchia-Adico, véritable plaque tournante du système sétifien, celui qui a bloqué l'équipe jordanienne tout en contribuant à porter le danger dans son camp. Et puis il y a eu les défenseurs, lesquels, par moment, n'hésitaient pas à faire obstacle de leur corps aux velléités d'El Fayçali. Dans cette équipe, aujourd'hui championne arabe, on citera aussi les attaquants qui ont su, à leur manière, mettre la pression sur la défense jordanienne. Cette victoire de l'Entente entre dans l'histoire du football algérien. Elle fera partie des grandes performances réalisées par nos clubs d'autant que c'est la première d'une équipe algérienne dans la Champion's League arabe dans la nouvelle version de celle-ci (Le WA Tlemcen a bien remporté une Coupe arabe des clubs champions, mais c'était dans un tournoi dans une seule ville et non pas sur plusieurs étapes comme l'a fait l'ESS). Les Noir et Blanc ont su, ainsi, remplir leur mission ce qui leur ouvre de belles perspectives pour le championnat national et pour la Coupe d'Algérie qui le verra, jeudi prochain affronter l'USM Alger dans un quart de finale qui s'annonce explosif.