Les services de sécurité ont saisi plus de neuf tonnes d'acide (HNO3) et une grande quantité de produit chimique ammoniacal. Selon un communiqué des services de sécurité, un réseau de soutien au groupe terroriste ayant été à l'origine des attentats d'Alger, le 11 avril dernier, a été démantelé. La même source estime que ce groupe terroriste, composé de douze membres, est également impliqué dans les attentats commis à Réghaïa et Dergana (est d'Alger), le 30 octobre 2006. Les aveux d'un des membres de la «cellule logistique», arrêté moins de quinze jours après les attentats d'Alger, a permis la neutralisation du reste du groupe qui a profité de la complicité de «commerçants véreux attirés par l'appât du gain facile», ajoute la même source. Les membres de ce groupe, a-t-on souligné, répondaient aux ordres de l'émir de la zone II du Gspc, Harek Zoheïr, dit Sofiane Fassila, considéré comme «le cerveau de ces attentats». Au cours de cette opération, les services de sécurité ont saisi plus de neuf tonnes d'acide (HNO3) et une grande quantité de produit chimique ammoniacal, relève la même source qui ajoute que «deux grands garages à Tidjelabine (wilaya de Boumerdès), par lesquels transitaient ces matières utilisées dans la fabrication de bombes, ont, eux aussi, été investis». Les services de sécurité ont également récupéré dans un refuge près de Draâ Ben Khedda, du TNT et une importante quantité (plus de 260 unités) de composants électroniques, servant au déclenchement à distance des engins explosifs, précise le communiqué. Ainsi donc, les réseaux de soutien au Gspc-Aqmi continuent de tomber comme des châteaux de sable, mais sans que la stratégie générale du groupe s'en ressente. Selon une source sécuritaire de haut rang, «il s'agit souvent de sous-fifres, qui n'en savent pas plus que de mesure, utilisés, puis lâchés dans leur quotidien aussitôt leur mission accomplie et leur contrat rempli.» Cette manière de faire de la part du Gspc-Al Qaîda est très révélatrice de la méthode en usage chez les chefs: possibilité de travail au contrat et rupture des relations dès que les choses «sentent le roussi». Le 11 avril 2007, deux attentats ont été perpétrés à Alger contre le Palais du gouvernement, situé à proximité de la Grande-Poste, et un commissariat de la banlieue est à Bab Ezzouar. Revendiqués par la branche d'Al Qaîda au Maghreb (ex-Gspc), ces attentats ont fait 33 morts et 222 blessés. Le même jour Aqmi identifie les kamikazes, revendique les attentats, puis met en ligne, quelques jours plus tard, les préparatifs des deux attentats. Dès lors, on assiste à un quadrillage quasi hermétique de la capitale. Les barrages routiers deviennent de plus en plus rigoureux, causant parfois des embouteillages énormes, et des policiers prennent position dans et autour des centres névralgiques. Les brigades motorisées et mobiles appuient les barrages fixes le long des autoroutes menant à, et en dehors d'Alger. De nouveaux effectifs policiers et gendarmes s'ajoutent, en fait, à ceux déjà sur place dans le cadre du nouveau plan de sécurité dont s'est dotée Alger depuis le début de l'année, puis depuis les attentats du 11 avril 2007. Aussi, et pour la première fois depuis le début de la lutte antiterroriste, les SMS sont utilisés pour impliquer les citoyens dans la lutte en Algérie. Les premiers détecteurs de métal ont fait leur apparition dans les grandes surfaces, les centres commerciaux et les axes urbains névralgiques, surtout à Alger et à Boumerdès, deux villes particulièrement ciblées par le Gspc-Aqmi. Les dispositifs sécuritaires gagnent aussi en hommes et en logistique, et l'on peut constater dans les trois wilayas du Centre, les plus sensibles aux pénétrations terroristes, Alger, Boumerdès et Tizi Ouzou, un accroissement des renforts policiers, gendarmes et militaires. Jamais peut-être, depuis les élections législatives de 1997, l'Algérie n'a connu pareils renforcements du dispositif sécuritaire, et il s'agit peut-être des plus importants maillages policiers depuis dix ans.