Hier, Belkhadem a tenu un conseil interministériel destiné à évaluer à la hausse de grands projets en voie de réalisation. Les dernières législatives vont-elles induire un changement? Selon des sources autorisées, l'on croit savoir que rien de tangible ne pourrait marquer, dans les semaines qui viennent, une quelconque mutation dans la vie politique nationale. Plusieurs thèses, à ce titre sont avancées. La première est que le président de la République pourrait laisser en l'état la composante du gouvernement Belkhadem, excepté l'éventualité d'un réaménagement ministériel qui pourrait concerner deux ou trois ministères techniques, au maximum. Quels sont donc les éléments qui plaident pour cette option? D'abord, il est de tradition, qu'après la proclamation officielle des résultats des législatives par le Conseil constitutionnel, le chef du gouvernement présente sa démission au chef de l'Etat, le lendemain. Chose qui n'a pas été faite, hier, et qui ne sera pas réalisée ce mercredi. Hier, Belkhadem a tenu un conseil interministériel destiné à évaluer à la hausse de grands projets en voie de réalisation, notamment dans les transports. Généralement, si l'éventualité d'un nouveau gouvernement, devait intervenir, le ministre en charge de ce département, n'aurait pas été convié à une telle séance de travail. D'autres ministères tels les Finances, sont concernés par ce qu'on peut qualifier, d'ores et déjà, de non changement. Tous ces ministres qui ont été à l'origine des projets et de leur suivi, sont donc invités à y rester. L'autre élément qui soutient ces thèses, est la réunion ministérielle que doit tenir M. Belkhadem dans le cadre de l'examen de la loi de finances complémentaire; Chaque membre du gouvernement y soumettra ses observations, ainsi que ses révisions justifiant la révision à la hausse des budgets sectoriels. D'autant plus que l'on sait, par habitude, que c'est le conseil interministériel qui conçoit la loi de finances et qui est chargé du suivi de la réalisation des projets. Un troisième élément qui plaide pour le changement du gouvernement, est le déplacement du président de la République à partir de lundi prochain, dans les wilayas de Blida et Chlef. Quant à ceux qui attendent un éventuel changement de l'Exécutif, ils fondent leurs analyses sur le fait que le chef de l'Etat a pris acte des carences relevées dans l'action gouvernementale et indiquent que Bouteflika éprouverait le besoin de booster son programme pour qu'il soit réalisé dans les délais impartis. Dans ce cas, il peut rappeler Ouyahia aux affaires, comme chef du gouvernement. Le président ne pourrait pas, soutiennent ces mêmes sources, opérer de grands réaménagements du fait que ceux-ci sont liés à la contrainte de temps susceptible de retarder la concrétisation de son programme avant la fin 2009. De plus, la refonte des institutions, si elle prévoyait un gouvernement de 18 à 21 ministres, ne pourrait pas, elle aussi, devenir une réalité, puisque le gouvernement actuel ne dépasse pas les 25 membres. Une telle éventualité compliquerait davantage la situation, parce qu'elle exigerait une réorganisation de ces ministères avec une nouvelle distribution et avec de nouveaux organigrammes. Cette thèse est recevable à la suite du changement du rapport de force au sein de l'APN, qui sera installée dimanche prochain. Le FLN n'étant plus majoritaire avec 136 sièges, partage avec ses deux partenaires de l'Alliance, le MSP avec 51 sièges et le RND62 sièges, un rapport de force équilibré. Ce qui suppose qu'il y a un partage équitable à l'avenir, que ce soit au sein du gouvernement ou à l'APN.