Fraîchement installé, le gouvernement français met en route le précieux projet du président Sarkozy. Pas de temps à perdre. La France est prête à payer cher pour nettoyer son sol. Une aide au retour volontaire dans le pays d'origine est garantie pour les ressortissants venus d'Afrique. Celle-ci est de l'ordre de 6000 euros pour une famille de deux enfants. C'est le ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement, Brice Hortefeux, qui l'a officiellement annoncé hier. Hortefeux a exprimé le souhait de son gouvernement d'augmenter le nombre de bénéficiaires de l'aide au retour volontaire des ressortissants étrangers. «Le pécule que l'on donne à ces personnes qui retournent au pays n'est pas négligeable, il est de l'ordre de 6000 euros nets pour une famille de deux enfants», appâte-t-il. La carotte ou le bâton. Certes, la somme est assez conséquente pour séduire les ressortissants à retourner chez eux. Fraîchement installé, le gouvernement français met déjà en route le précieux projet du président Nicolas Sarkozy. Or, ce n'est pas par pur hasard que le gouvernement s'engage à mettre le paquet. En assurant une aide financière, le gouvernement veut soutenir les familles à s'installer définitivement dans leur pays d'origine. Une manière intelligente de mettre fin au phénomène de l'immigration qui pèse lourd sur l'économie de la France. De plus, les fonds transférés par les immigrés vers leur pays d'origine sont supérieurs à la politique d'aide au développement. De ce fait, le ministre pense qu'il faudra «orienter cette manne vers l'investissement plutôt que vers le fonctionnement». Selon lui, 1000 personnes en ont bénéficié en 2005 et 2000 l'an dernier. Tout en insistant sur l'augmentation de ces procédures d'aide au retour volontaire, il dira: «je m'y engage très clairement». Une semaine à peine après sa prise de fonctions, Hortefeux met l'accent sur l'importance du volet «codéveloppement» de la politique d'immigration de Paris. Afin de coordonner sa stratégie avec les pays voisins, le ministre déclare qu'il se rendrait prochainement en Espagne et en Afrique. Brice Hortefeux s'est engagé à reconduire aux frontières 25.000 en 2007. Catégorique, il précise que le dossier de l'immigration est traité avec fermeté et pragmatisme saupoudrés d'un geste d'humanisme. A propos des nouveaux candidats, le ministre a estimé que «l'idée d'un test de langue» avant l'arrivée sur le territoire national lui paraissait «de bon sens». Désormais, les futurs candidats à l'immigration doivent maîtriser la langue française et exercer une activité professionnelle. Maintenant qu'il est à la tête du pays, Sarkozy ne promet pas de cadeau. Avec sa politique «d'immigration choisie», les portes de l'eldorado seront davantage fermées.