On a passé trop de temps à discuter sur des sujets qui devaient être inscrits dans les divers. C'est à une assemblée générale de la Ligue nationale de football toute particulière à laquelle on a eu droit, mardi après-midi, à la salle de conférences du Casif de Sid Fredj. Elle était annoncée comme ordinaire répondant aux normes statutaires de l'instance mais elle a presque dérivé sur l'extraordinaire. La raison de ce cette situation tenait au fait que des présidents de clubs, pas tous (ils ne devaient pas dépasser dix personnes sur les 34 que comptent la D1 et le D2), ont tenu à faire entendre leur voix au cours d'une AG qui avait été précédée de rumeurs indiquant que le président de la LNF, Ali Malek, allait être contesté. Par conséquent, nous eûmes droit avant le début de l'AG à une réunion informelle de ces présidents, car il a été fortement question de boycott de l'AG de leur part. En allant aux informations, nous avons appris que leur courroux se focalisait, en grande partie, sur les pouvoirs publics et peu sur les instances dirigeantes du football et qu'ils envisageaient, ni plus ni moins, que de lancer un ordre de grève pour ne pas disputer la 28e journée de la D1 qui doit avoir lieu le lundi 28 mai. Après moultes consultations, ils ont fini par prendre place à la salle de conférences où la parole fut donnée au président du NAHD, Mourad Lahlou, pour qu'il étale devant l'assistance, leurs revendications que l'on peut énumérer de la sorte: -contestation des contrôles fiscaux qui s'effectuent à leur niveau (ils indiquent dans leur communiqué «situation fiscale» sans autre précision, mais on comprend par là qu'ils sont contre la démarche du ministère des Finances) -Remise en état des infrastructures dans lesquelles leurs clubs évoluent, -Financement public faible et non équitable, -L'argent de la refondation du football doit être versé aux clubs, -Statuts de la Ligue nationale doivent amendés, -Le championnat doit débuter et se terminer les mêmes jours, -Les droits TV doivent être revus à la hausse. Tous ces points avaient été dressés au président de la FAF, Hamid Haddadj, à son arrivée au Casif. Aussi, lorsqu'il a prit la parole, au tout début de l'AG, il a tenu à faire savoir à ces présidents qu'il se sentait solidaire de leur démarche. Même son de cloche chez le président de la LNF qui a insisté sur le fait que la Ligue était l'émanation des clubs. Par contre, le président de l'USM Annaba, Aïssa Menadi, a mis en garde l'assistance sur les risques d'éclatement des instances du football. Lorsque nous l'avons interrogé en aparté, Menadi nous a fait savoir qu'il y aurait des responsables de clubs, manipulés par des forces extérieures au football qui cherchent à diviser la famille de cette disicipline. «On m'a téléphoné hier soir pour me demander de boycotter cette AG. La personne ne s'est même pas présentée et m'a expliqué qu'elle agissait au nom du Forum des présidents de clubs. Pensez-vous qu'il s'agit-là d'un acte de rassembleur?» nous a-t-il dit. Toujours est-il que ces discussions qui devaient être inscrites dans les divers ont fini par prendre extrêmement de temps alors que le sujet principal de l'AG était la lecture des bilans moral et financier de la LNF durant l'exercice 2006. Mais les présidents de clubs ont le droit de revendiquer d'autant qu'en 2002 et en 2003, il y eut deux conseils interministériels sur la situation du football et, qu'outre l'argent que l'on devait verser à la FAF (35 milliards de centimes), il y avait une grosse somme qui était promise aux clubs de la D1 et de la D2, à peu près 200 milliards de centimes. Sans oublier un certain nombre d'autres opérations comme l'engazonnement de 200 terrains par an. Nous sommes en 2007 et tout est resté au stade de promesses. Il y a eu, quand même, du temps consacré à l'adoption des deux bilans, une sorte de victoire pour Ali Malek qui sort grandi de l'affaire.