L'ONG internationale a publié, hier, son rapport annuel qui met en exergue la détérioration des droits de homme dans le monde. Amnesty international relève pour ce qui est des territoires palestiniens que des soldats et des colons israéliens ont commis des homicides illégaux en toute impunité dans son rapport pour 2006, publié hier. Des soldats et des colons israéliens ont commis des violations graves des droits humains de Palestiniens, notamment des homicides illégaux, généralement en toute impunité, écrit l'organisation internationale de défense des droits de l'Homme. Elle souligne que les barrages installés par l'armée et les restrictions croissantes imposées par Israël à la liberté de mouvement des Palestiniens, ainsi que la confiscation par Israël des droits de douane collectés au nom de l'Autorité palestinienne, ont provoqué une détérioration importante des conditions de vie des Palestiniens des territoires occupés. La pauvreté, la dépendance à l'égard de l'aide alimentaire, les problèmes de santé et de chômage ont atteint un niveau critique, selon le rapport. Selon les chiffres d'Amnesty, 650 Palestiniens, dont environ 120 enfants, et 27 Israéliens ont trouvé la mort dans les violences en 2006. Amnesty relève que le nombre de Palestiniens tués par l'armée israélienne est trois fois plus élevé qu'en 2005 en raison de la recrudescence des violences entre Israéliens et Palestiniens. Lors de la même période le nombre d'Israéliens tués par des groupes armés palestiniens a diminué de moitié. A propos du conflit de juillet-août 2006 entre Israël et le Hezbollah libanais, Amnesty renvoie, dos à dos, l'armée israélienne et la milice chiite, affirmant qu'ils ont tous les deux commis des violations graves du droit international, y compris des crimes de guerre. Le rapport annuel d'Amnesty International, publié hier à Londres, s'en prend, par ailleurs, vivement aux Etats-Unis, accusés de piétiner les droits de l'Homme et de considérer le monde comme un champ de bataille géant dans sa guerre contre le terrorisme. La guerre en Irak et le climat de peur étendu au monde entier par l'administration du président George W.Bush ont profondément renforcé les divisions internationales, estime l'organisation de défense des droits de l'Homme. Washington est accusé de tenir un double discours sur les droits de l'Homme en s'érigeant, d'un côté en cham-pion de la défense des droits de l'Homme et de l'Etat de droit et de l'autre, en appliquant simultanément des politiques qui bafouent certains des principes les plus élémentaires du droit international. Ce faisant, les Etats-Unis ont compromis, non seulement la sécurité à long terme, dont l'un des principaux piliers est l'état de droit, mais aussi leur propre crédibilité sur la scène internationale, affirme le rapport. Fin 2006, des milliers de personnes étaient toujours détenues par les Etats-Unis, sans inculpation ni jugement, en Irak, en Afghanistan et sur la base navale américaine de Guantanamo à Cuba, déplore le texte d'Amnesty International qui regrette également, que malgré plusieurs décisions de justice défavorables, le gouvernement des Etats-Unis a persisté à appliquer des politiques et des pratiques non conformes aux normes en matière de droits de l'Homme. Aucun haut responsable du gouvernement des Etats-Unis n'a été amené à rendre des comptes pour les actes de torture et les mauvais traitements infligés aux personnes arrêtées dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme», malgré les éléments de preuve établissant le caractère systématique de ces violences, souligne le rapport. Rien n'illustre mieux la mondialisation des violations des droits humains que le programme de «restitutions extraordinaires» mis en place par les Etats-Unis, estime Irene Khan, secrétaire générale d'Amnesty International en faisant référence au transfert illégal de centaines de personnes vers des pays comme la Syrie, la Jordanie, l'Egypte. Dans l'exercice sans limite d'un pouvoir exécutif discrétionnaire, le gouvernement américain considère le monde comme le champ de bataille géant de sa «guerre contre le terrorisme»: il enlève, arrête, place en détention ou torture des suspects, soit directement, soit avec l'aide de pays aussi éloignés les uns des autres que le Pakistan et la Gambie, l'Afghanistan et la Jordanie, ajoute Mme Kahn, en préambule du rapport 2007 d'Amnesty International. En septembre 2006, le président Bush a finalement reconnu ce qu'Amnesty International savait depuis longtemps: la CIA administre des centres de détention secrets, en recourant à des pratiques assimilables à des crimes internationaux. Elle accuse le président Bush d'avoir joué sur la peur du terrorisme pour renforcer son pouvoir exécutif et échapper à la supervision du Congrès ou de l'appareil judiciaire. D'une manière générale, Amnesty International déplore le fait que les droits de l'Homme sont bradés au nom de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme, énonce Amnesty International mettant en exergue la blessure ouverte du Darfour et la dérive autoritaire en Russie. Comme du temps de la guerre froide, les décisions prises s'inscrivent dans un climat de peur suscité et entretenu par des dirigeants sans principes, écrit Irene Khan Ce rapport annuel de quelque 300 pages, publié hier évoque une mondialisation des violations des droits de l'Homme. Il veut démontrer cette exploitation de la peur -une stratégie qui sape l'Etat de droit, augmente les inégalités, entretient le racisme et la xénophobie et (...) sème les germes de nouvelles violences et de futurs conflitsI.