Des interconnexions mondiales existent entre les maquis algériens et les groupes agissant soit secrètement, soit ouvertement. Pour la première fois, un expert algérien, officier analyste au MDN (ministère de la Défense nationale), a dressé un tableau exhaustif de la genèse, puis de l'évolution du terrorisme en Algérie. Cela a eu lieu lors de la journée d'étude sur le dialogue Otan-Méditerranée. C'est en 1992 que le MIA a vu le jour sous la direction d'Abdelkader Chebbouti. Quelque temps plus tard, le GIA devait voir le jour sous la férule d'Abdelhak Layada. Celui-ci, interpellé au Maroc puis extradé vers notre pays, est toujours détenu à la prison de Serkadji. En 1994, l'AIS, principale, sinon seule branche armée du FIS dissous, voit le jour. Dans le même temps, et face aux nombreuses dérives constatées, des groupuscules se mettent à quitter le GIA, comme la Lidd et le Fida, alors que les dissensions entre les différents groupes ne cessent de s'accentuer. Actuellement, le Gspc, lui aussi produit d'une scission avec le GIA, est le principal groupe encore opérationnel. Il occupe le Centre, l'Est, les Aurès et les Hauts-Plateaux. Des groupes quasi inconnus sont également décrits. C'est, notamment, le cas pour le DDS qui écume le centre, l'ouest et le sud du pays. Le GIA, en phase finale de décomposition, serait encore présent à Médéa. Le DSM, lui, occupe l'Extrême-Ouest, alors que le Gspc du Sud, conduit par Mokhtar Belmokhtar, occupe les frontières-sud ainsi que le nord du Mali. Le Gspd, lui, se trouve à Médéa et s'occuperait même de récupérer les «desperados» du GIA, tous présents dans ces maquis. Pris de court par le phénomène, l'Armée s'est très vite adaptée depuis l'attentat de Guemmar du 29 novembre 1991, mené par un élu de l'ex-FIS, mais qui n'a quand même jamais été revendiqué par celui-ci. Les prêches des responsables et élus de ce parti, toutefois, ont clairement affiché leur soutien à cette action violente, qui en annonçait d'autres, autrement plus violentes et inhumaines. Privée du cadre juridique adéquat, mais aussi des moyens et des techniques, l'ANP a également dû faire face au fait que les islamistes avaient infiltré la plupart des institutions étatiques. Il a donc fallu redresser la situation en instaurant la démocratie, le libéralisme économique et en adaptant les moyens techniques et militaires en matière de lutte antiterroriste. En 1994 a été mise en place la Coordination opérationnelle de lutte anti-subversive (Coal), ainsi que des unités spécialisées. Dans le même temps, le Gspc avait commencé à récupérer des éléments du GIA et à étendre son influence sur l'ouest du pays et même en Europe au moment de la guerre entre ce dernier et le DSM et le Dhds à cause des hostilités vis-à-vis de Antar Zouabri, successeur de Djamel Zitouni. Plus tard, la concorde a scellé le début de la fin du terrorisme puisqu'elle a permis à pas moins de 6000 activistes islamistes de déposer les armes. Cela a également eu pour effet de multiplier les dissensions au sein des groupes restants. Pour ce qui est des connexions internationales, les terroristes disposent de relais, soit logistiques soit terroristes. Il s'agit, notamment, de la Belgique, de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne, de l'Espagne. Ainsi, le Gspc dispose-t-il de relais en Europe, en Afrique, en Asie et en Amérique. Le GIA, lui, dans les pays nordiques. El-Hidjra Oua Takfir en Europe, au Moyen-Orient et l'Asie. El-Bakouna Al-Aâhd en Grande-Bretagne. Le CC-FIS au Burkina Faso, en Grande-Bretagne, en Suisse et en Afrique. Le DHD, enfin, au Maroc, en Espagne, en Italie, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Des contacts existent aussi entre les terroristes algériens et Al Qaîda, mais aussi le GCT tunisien, le Gicm marocain et le Gicl libyen.