La faiblesse des IDE en Algérie est due à l'absence de structures de promotion de l'investissement à l'étranger. L'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne souffre. Entré en vigueur en septembre 2005, il n'a pas encore trouvé l'environnement idéal pour mieux fonctionner. Premier constat: les deux partenaires sont insatisfaits. Ce qui ressort de la conférence-débat organisée hier par la Chambre algéro- allemande de commerce et d'industrie (AHK Algérie) au siège de la Caci. Celle-ci a été consacrée uniquement à l'étude de l'accord à travers les réformes internes pour un développement durable et l'augmentation des exportations algériennes. Les participants ont eu l'occasion de mettre sur le tapis toutes les contraintes et les difficultés. Que ce soit du côté algérien ou du côté allemand, c'est pareil. Du côté européen, les allemands reprochent à l'Algérie des lenteurs. Tout ce qui a été fait n'est pas suffisant. La libéralisation du marché, les réformes du secteur bancaire, le développement des prestations de service, l'absence de structures économiques solides sont autant de points soulevés par l'ex- ministre délégué du ministère allemand de l'Economie, M.Klaus Bunger. Dans sa communication portant sur la nécessité de met-tre en oeuvre des réformes institutionnelles dans le cadre de l'accord d'association, il a donné une appréciation globale. «L'accord est bénéfique pour les deux parties, cependant, l'Algérie doit encore faire beaucoup d'efforts», a-t-il estimé. Le système économique reste encore, précise-t-il, centralisé et dirigé par l'Etat. Le processus de privatisation et de réforme avance à un rythme faible. Effectivement, l'assainissement de l'environnement économique avance à petits pas. Ce qui n'arrange pas les Européens. Ces derniers veulent plus de fluidité et d'ouverture du marché. Alors que leur part du marché en Algérie a augmenté de 55% depuis la mise en application de l'accord. Rien que pour les quatre derniers mois, les importations en provenance d'Europe ont augmenté de plus de 18,7% contre plus de 19,2% des importations mondiales. Ce qui explique que l'accord est très bénéfique pour l'Europe. Or, cet accord est-il favorable à notre pays? Certainement pas, du moins pour le moment. Le représentant du ministère du Commerce, M.Saïd Djellab, confirme que l'accord a tendance à consolider le déséquilibre de la balance commerciale. Avec la faiblesse des exportations algériennes, il ne peut qu'être nuisible. Les exportations hors hydrocarbures ne dépassent même pas 1 milliard d'euros en comparaison avec les exportations de la Tunisie qui s'élèvent à 12,7 milliards d'euros en 2006, sont estimées, actuellement, à 259 millions de dollars contre 222 millions de dollars en 2006. Afin que l'accord soit bénéfique, le gouvernement algérien doit offrir les conditions adéquates à la promotion des exportations hors hydrocarbures. Le directeur général d'AHK Algérie, M.Andreas Hergenrother, a fait savoir que la plupart des produits algériens hors hydrocarbures sont inconnus à l'étranger. Les exportations se limitent seulement aux produits agricoles, agroalimentaires, artisanaux et à la ferraille. De plus, les entreprises nationales doivent retrousser les manches pour être compétitives et tirer profit de cet accord. Sachant que l'accès au marché européen n'est pas facile, celles-ci doivent revoir leur outil de production et l'adapter aux standards européens. Le président de la Commission nationale chargée du suivi de la mise en oeuvre de l'accord, affirme qu'une réunion sera tenue en juin pour discuter des anomalies. Par ailleurs et en réponse à la faiblesse des IDE, le directeur de l'AHK Algérie l'impute à l'absence de structures de promotion de l'investissement comme l'Andi et le Mppi, à l'étranger. «Il y a beaucoup d'opérateurs allemands qui souhaitent investir ici, mais faute d'orientation et de communication, ils renoncent», reconnaît-il.