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Evaluation de l'état d'exécution de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne : «Aucun impact sur les flux d'échange n'a pu être mis en évidence»
« La demande domestique, en l'absence d'une flexibilité à la baisse des prix domestiques, est le principal facteur qui gouverne les importations de l'Algérie, depuis l'entrée en vigueur de l'Accord d'Association», souligne-t-on. L'Accord d'association n'a pas eu d'effet significatif sur les importations en provenance de l'Union européenne et sur les exportations à destination de l'UE. Le système de réformes mis en place par les autorités algériennes depuis les années 2000 est complexe et ambitieux- mais sa lisibilité externe n'est pas assurée- car de nombreuses réformes reflètent des ambigüités stratégiques. L'Accord d'association n'a pas modifié les équilibres macroéconomiques. Ce sont-là quelques conclusions de la première phase de l'évaluation de l'état d'exécution de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne. Sur le plan institutionnel, les premiers résultats de l'évaluation indiquent que «les organes de l'Accord d'association n'ont pas été assez employés. Les vrais questions et problèmes ne semblent pas être réellement abordés. Le Conseil d'Association fonctionne comme un organe diplomatique, mais ne relie pas les instructions vers les Comités». Les experts estiment qu'il y a un manque d'appropriation de l'Accord d'association. D'un côté, l'Algérie subie son ouverture et n'essaie pas de la maîtriser. De l'autre côté, l'Union européenne ne donne pas l'impression que l'Accord d'association soit tellement stratégique. Le document souligne que la dynamique macroéconomique de l'Algérie n'a pas été altérée par l'impact de l'Accord d'association. Certains indicateurs comme l'évolution des prix, les évolutions de la balance des services, du taux de change effectif réel et de l'emploi -révèlent que la politique économique dispose de marges de manœuvres- pour permettre une transition vers une économie compétitive permettant d'exploiter les avantages de l'Accord. «Pour atteindre cet objectif, et compte tenu du retard de compétitivité de l'économie, un engagement de l'Etat algérien et un soutien coordonné et continu de l'UE sont indispensables», suggèrent les experts. Le document relève que le volume des échanges entre l'UE et l'Algérie ne représente que 1,8% des importations de l'UE et 1,2% de ses exportations. Les experts soutiennent que l'Accord d'association n'a pas eu d'effet significatif sur les importations en provenance de l'Union européenne et sur les exportations à destination de l'UE. «Globalement, la part de l'UE dans les importations de l'Algérie a régressé, passant de 57,4% en 2002 à 51,9 en 2007 -au bénéfice de la Chine- dont la part de marché a sensiblement augmenté», lit-on dans le document. Si à l'importation la part des produits de la première liste en provenance de l'UE a légèrement augmenté, la part des autres catégories de produits a diminué. Hors- hydrocarbures, l'UE «reste de très loin le premier client de l'Algérie». Autant en ce qui concerne les importations que les exportations, les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Europe sont concentrés sur trois pays méditerranéens. Les experts rappellent que le déséquilibre des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'UE est une préoccupation majeure des autorités algériennes. Le démantèlement tarifaire est perçu comme responsable des déséquilibres commerciaux de l'Algérie. «En réalité, aucun impact sur les flux d'échange n'a pu être mis en évidence», affirme-t-on. Le tarif douanier moyen appliqué aux importations de l'Algérie a diminué progressivement depuis 2002 à l'égard des produits importés de l'UE, mais également vis-à-vis des produits importés des autres pays. Le rendez-vous de 2010 prévu par l'Accord, indique le document, devrait fournir l'occasion de renégocier l'ensemble des questions en suspens. Le tarif douanier moyen en 2008 était de 6,3% et se décomposait en 4,7% sur les produits originaires de l'UE et 7,1% pour les produits non-originaires de l'UE. A la suite de la mise en œuvre de l'Accord, les tarifs douaniers vis-à-vis des produits originaires de l'UE décroissent plus rapidement que ceux des produits non-originaires. Les volumes des importations des produits originaires et non- originaires se rejoignent en fin de période sur le même taux de croissance. Au niveau global, le taux de croissance des importations en valeur fait ressortir une forte composante conjoncturelle des importations. Les importations en volume n'apparaissent que très faibles corrélées à la diminution des tarifs douaniers. Les données statistiques convergent pour montrer que les importations ne réagissent pas à l'augmentation des prix -et encore moins- au désarmement tarifaire, au niveau global et au niveau des catégories de produits visées par l'Accord d'Association. «Donc, il n'est pas possible d'imputer aux tarifs douaniers la forte croissance des importations observées depuis 2006», affirment les experts. Puisque la suppression des tarifs douaniers sur les intrants a un effet favorable sur la protection effective des industries domestiques, elle devrait contribuer à ralentir la hausse des prix des produits finaux. Malheureusement, «la transmission de la baisse des tarifs douaniers à la baisse des produits finaux n'est pas observée, probablement en raison du comportement de marges des entreprises qui s'appuient sur un marché peu concurrentiel», indique le document. «La demande domestique, en l'absence d'une flexibilité à la baisse des prix domestiques, est le principal facteur qui gouverne les importations de l'Algérie, depuis l'entrée en vigueur de l'Accord d'association», soulignent les rédacteurs du rapport. Les dépenses publiques plus particulièrement les dépenses d'équipement, très liées au surplus des hydrocarbures, expliquent la croissance des importations d'intrants et de produits semi-transformés. La consommation des ménages influence directement les importations de produits finis. Les experts reviennent aussi sur les «évolutions importantes de la politique commerciale de l'Algérie» depuis 2009, qui se traduisent par «la volonté de freiner à la fois les importations -en imposant des restrictions aux importateurs- mais également aux investissements étrangers ». Les experts parlent de recul « très important de l'ouverture de l'économie algérienne vers l'extérieur». Le rendez-vous de 2010 prévu par l'Accord, indique le document, devrait fournir l'occasion de renégocier l'ensemble des questions en suspens. Dans le même temps, indique-t-on, « ce rendez-vous ne pourra pas éviter d'aborder le nouveau régime des investissements adopté par les autorités algériennes qui entrave très gravement la mise en œuvre de l'Accord d'association». Concernant les investissements, le document reconnaît que les investissements UE sont peu importants et de petite taille, estimant que la faiblesse de l'investissement direct européen est «le point faible de l'Accord d'association, bien que la dynamique des investissements ne réagisse pas à un cadre institutionnel, mais à des facteurs d'attractivité économique qui revoient à la restructuration de l'industrie et des services ». Evoquant le climat des affaires, le document relève que «le système de réforme mis en place par les autorités algérienne depuis les années 2000 est complexe et ambitieux- mais sa lisibilité externe n'est pas assurée- car de nombreuses réformes reflètent des ambigüités stratégiques». La situation du climat des affaires incitant l'arrivée des IDE européens en Algérie, suggèrent les experts, devra être discutée avec les opérateurs économiques des deux parties et des solutions doivent être trouvées pour permettre aux investisseurs étrangers de se rassurer sur l'environnement des affaires.