Le programme du million de logements est inscrit en gras dans le programme gouvernemental. Même gouvernement, mêmes chantiers, mêmes priorités. Sur le plan économique, aucun changement n'est donc à relever. Les ministres poursuivront les projets déjà programmés. Mais ils sont «appelés» à accélérer la cadence car des chantiers primordiaux tardent à aboutir. Plusieurs secteurs sont concernés: l'habitat, les finances, la justice, l'éducation, l'investissement et le commerce. Le gouvernement a pour priorité la réussite des grandes réformes qui y sont engagées. Le programme du million de logements est inscrit en gras dans le programme gouvernemental. Le département de l'habitat, dirigé désormais par M.Noureddine Moussa, est sommé d'accélérer la cadence. Car, l'objectif du million de logements à réaliser d'ici 2009 est un engagement réaffirmé à maintes occasions par le premier magistrat du pays. C'est dans cette optique que l'Etat a consacré 555 milliards de dinars pour sa réalisation à l'horizon 2009. Pour atteindre l'objectif de la réalisation de ce programme, il est prévu la livraison annuelle moyenne de 230.000 logements pendant les trois prochains exercices. Il faut souligner, par contre, que des retards sont accusés dans la livraison de plusieurs réalisations notamment les logements Aadl. Les arguments avancés pour justifier ce retard sont liés au foncier, au manque de matériaux de construction et à l'absence d'une main-d'oeuvre qualifiée. Les bénéficiaires sont toujours dans l'attente de leur toit. L'une des priorités pour le gouvernement est celle de l'Ecole algérienne. Outre l'amélioration de la qualité de l'encadrement, une totale refonte de la pédagogie est au «programme», avec un renforcement de l'enseignement de la langue arabe, mais aussi une plus grande prise en charge de tamazight. La problématique de la privatisation, de la stratégie industrielle et de l'investissement est aussi inscrite au programme gouvernemental. Pour cela, une série d'actions est mise en oeuvre: révision du code de l'investissement et allègement des dispositifs d'investissements. Mais des efforts restent encore à faire, notamment en matière de foncier. L'objectif du gouvernement est en fait de développer le secteur privé en ouvrant les entreprises publiques aux partenariats. Cependant, ces privatisations soulèvent de vives contestations de part et d'autre. Le gouvernement sera, également, sommé de donner un coup d'accélérateur aux négociations concernant l'adhésion de l'Algérie à l'OMC qui accuse un énorme retard. Le secteur financier constitue aussi un axe principal des grandes réformes. Modernisation du système fiscal et lutte contre le phénomène de la corruption et du blanchiment d'argent restent prioritaires. Ce dernier ne cesse de prendre de l'ampleur. Cependant, la législation algérienne a été renforcée par la loi 01-05 du 6 février 2005 relative à la prévention contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Une autre priorité concerne la réforme et la modernisation de la justice. Il s'agit d'introduire les normes internationales régissant la gestion, les conditions de détention et la réinsertion sociale des détenus. Le système pénitentiaire constitue un élément de base dans cette réforme. La menace de grève brandie par les robes noires doit être prise au sérieux par le ministère de la Justice. Les droits de la défense doivent être pleinement assurés. Par ailleurs, la réforme hospitalière n'est pas en reste. Celle-ci passe par le développement de la santé préventive. Il s'agit plus particulièrement de la mise en oeuvre de la contractualisation des hôpitaux, de la poursuite de la réduction des transferts pour soins à l'étranger et de l'encouragement du recours aux médicaments génériques. Sur le plan politique, des chantiers importants attendent le nouveau gouvernement. Il s'agit de la révision de la Constitution, les nouveaux codes communal et de wilaya, les préparatifs pour les élections locales et la révision de la loi électorale. Le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, qui a assuré la presse que la révision du texte fondamental n'est pas remise en cause, a promis «du nouveau» après les élections législatives.