A 500DA le kilo, les cerises illustrent cette flambée qui met à genoux les petites bourses. Onéreux. Exorbitants, les prix des fruits et légumes sont au-dessus des capacités financières des citoyens. La vie -comme si elle a un prix- devient très chère, au détriment du pauvre citoyen. Quelle part de vérité se taillent les propos des différents ministres ayant promis monts et merveilles à une population «agonisante»? Sous quel prétexte a eu lieu cette flambée vertigineuse des prix? Echec d'une politique sans assise? Une phase préparatoire afin d'assommer ce même citoyen pendant le prochain Ramadhan? Probablement. C'est devenu une habitude si ce n'est une manie. Une virée effectuée, hier, au niveau de certains marchés de la capitale nous met en évidence. Entre les fruits et légumes, le citoyen- moyenne bourse- ne peut aucunement se situer. La «fameuse» pomme de terre, d'une nécessité extrême pour les mets traditionnels, constitue une problématique insoluble. Elle est sous les feux de la rampe. Dame «Pomme de terre» se fait désirer. A El Harrach, marché Djelmani, ce précieux tubercule est cédé à 50DA le kilo. Son prix avoisine même les 60DA, au marché quotidien de Ben Omar. «Les vendeurs veulent nous mettre à genoux» fulmine une quadragénaire. Le poivron, quant à lui, est cédé, au même titre que la tomate, à 65DA. L'équilibre alimentaire, pour ne pas dire financier, du simple citoyen vacille. Prendre en moyenne deux fruits par jour, tel que recommandé par les spécialistes nutritionnels est devenu, par les temps qui courent, une chimère. Les corollaires ne se comptent plus sur les doigts de la main. Maladies et malformations physiques sont proportionnelles à la mercuriale. De visu, aucune denrée alimentaire ne sourit au citoyen. Le prix de la courgette et de la carotte est fixé à 30DA, à Kouba. La salade, quant à elle, se vend entre 40 et 45 dinars le kilo. Interrogé sur les raisons de cette hausse dispendieuse des prix, un vendeur, répondant aux initiales de R.H, la trentaine, pointe du doigt les mandataires. «Si on travaille, c'est pour assurer notre pain» a-t-il rétorqué. Et d'ajouter: «Les prix affichés ne dépendent pas de nous». La loi du plus fort, financièrement, s'installe en Algérie reléguant au second plan la loi de l'offre et de la demande. Ce qui relevait du pur onirisme est devenu plus qu'invraisemblable. Une réalité inévitable. S'agissant des fruits, la réalité est identique. Les cerises sont vendues à 300, 400...et même à 500DA. Les bourses rétrécissent comme des peaux de chagrin. Premiers stocks livrés, la pastèque affiche 70DA le kilo. Faute de vigilance de la direction du contrôle des prix (DCP), la marge bénéficiaire n'est point respectée. Le prix de la poire est de l'ordre de 160DA. Les vendeurs, grossistes et détaillants, «aiguisent leurs couteaux» et se préparent à profiter d'une éventuelle faiblesse de l'offre afin d'imposer leur diktat.