La première ligne du métro d'Alger sera mise en service en 2008. Un tramway sur la côte Est-Ouest algéroise et une gare ferroviaire seront prévus dans quelques années. Ce sont les grands projets qui ont attiré l'attention du ministre des Transports lors de sa visite de travail effectuée mardi en compagnie du wali d'Alger, M. Nourani. Le périple dans cette «jungle» a commencé par la visite du tunnel de la Grande-Poste dont les travaux ont été achevés. Sur place, le ministre a fait quelques remarques, notamment les escaliers de la station, «trop raides pour l'usage des handicapés, des personnes âgées et des femmes enceintes». Ainsi la première phase de la première ligne (il en existe trois) Emir-Abdelkader - Haï El-Badr (Kouba) sur une longueur de 9 km avec 10 stations est presque terminée. Il reste 150 m au-dessous de l'hôpital Mustapha non-achevés à cause des terrains trop meubles. Cette ligne en chantier depuis 1990 a connu des interruptions en raison des difficultés financières et surtout des problèmes d'expropriation. C'est le cas par exemple de l'Association islamique au niveau de la station d'El-Hamma et de la casse-autos au niveau de Haï El-Badr. Pour rappel, le métro d'Alger a coûté jusque-là 9,5 milliards de dinars et nécessite pour sa finalisation 0,8 à 1 milliard de dollars. Selon les prévisions des experts, la première ligne sera exploitée en 2008. Pour le tramway, le projet retenu consiste à relier par la ligne Est, Alger à Aïn Taya, passant par Bordj El-Kiffan et par la ligne Ouest, Alger à Aïn Benian en passant par Bab El-Oued. L'étude a été confiée à Ingerop-Semaly avec un coût global de 100.000.000 DA. Selon les explications fournies au ministre, ce tramway vise à transporter 150.000 à 200.000 voyageurs/jour. M.Selim Saâdi a également visité la gare routière du Caroubier. Une infrastructure sous-exploitée, a-t-on indiqué au ministre. Alors qu'elle peut assurer la desserte de 10 millions de voyageurs/an, elle n'en a enregistré que 3 millions pour l'année 2000. L'autre halte de Selim Saâdi a été l'ex-gare routière du 2-Mai. Cette dernière, récupérée par les services de l'hydraulique pour la construction d'une grande station de collecte des eaux usées, a provoqué un «étouffement» de la fluidité au niveau de la gare de Tafourah. Aussi pour la désengorger, il a été prévu la construction d'une autre gare sur l'espace dégagé au niveau du carrefour du 2-Mai. Au niveau de la gare ferroviaire centrale d'Alger, un projet ambitieux et d'envergure a été proposé au ministre. Il s'agit de la construction d'une gare ferroviaire digne de celles des grandes capitales. Un site de 6 ha, parallèle à la rue Hassiba-Ben-Bouali, a été déjà repéré. Pr ailleurs, le ministre a insisté sur la nécessité d'«avoir une vision globale sur tous les segments du transport». Il s'agit pour lui d'harmoniser tous les moyens de transport, car, «il n'est pas question de retomber dans l'anarchie avec des budgets aussi faramineux», a-t-il indiqué. Outre l'autorité de régulation, Selim Saâdi a également proposé la création d'un comité de coordination qui va regrouper des représentants de la wilaya, du ministère des Transports et des responsables du métro d'Alger. Enfin, notons que dans le cadre de ce projet de réforme des transports urbains dans l'agglomération algéroise, la Banque mondiale a accordé un prêt de 2,9 millions de dollars.