Le système de transport «multinodal», véhiculera quelque 170 millions de passagers par an. D'un coût dépassant les 50 milliards de dinars, la première rame de tramway servira le citoyen algérois dès juin/juillet 2010, soit une cinquantaine d'années après sa disparition. C'est du moins la date avancée, hier, par le ministre des Transports, Amar Tou, lors d'une visite de travail et d'inspection, effectuée sur les chantiers d'Alger relatif à cet important projet. Accompagné de nombreux collaborateurs de son département, notamment le directeur général de l'Entreprise nationale du métro d'Alger (EMA), le ministre s'est félicité de l'avancement des travaux qui ont atteint «le taux appréciable de 25%». Un record. Cette visite lui aura permis de se rendre compte de visu de l'état des travaux. Il a ainsi visité le dépôt et les ateliers de maintenance et de remisage des rames à Bordj El Kiffan. D'une surface de 44.000 mètres carrés, ce dépôt comprend les structures de fonctionnement, à savoir un garage, un atelier de maintenance, le poste électrique, le poste de commande centralisé (PCC). Le ministre s'est ensuite rendu sur le chantier de construction d'un ouvrage d'art aux Bananiers qui desservira directement le tramway, mode de transport moderne qui reliera efficacement la banlieue-est d'Alger au centre de la capitale. Ce sont 38 stations au total qui seront desservies sur une ligne de 23,2 kilomètres sur laquelle seront répartis 8 pôles d'échanges avec d'autres moyens de transport comme le métro, le bus, le train, le téléphérique, sans oublier les taxis. Ce mode de transport, «propre, silencieux, non polluant, rapide, fiable, accessible...» autant de qualités sont énoncées pour la mise en place d'une nouvelle offre de transport attractive et moderne. Cette offre viendra à point nommé après la livraison du métro, laquelle est programmée pour la fin de l'été 2009. Le tramway sera également opérationnel juste après l'électrification et la modernisation des trains de banlieue. Ces différents projets de transport viendront, presque simultanément, offrir au citadin algérois confort et rapidité dans ses déplacements. Ils contribueront, énormément et sans aucun doute, à améliorer la qualité de la vie en débloquant la circulation routière qui étouffe la capitale. Questionné par L'Expression sur le prix du ticket, le ministre a répondu que «nous y réfléchissons. Toujours est-il, a-t-il précisé, l'Etat est là pour aider le citoyen. Les tarifs ne devront léser aucune partie, ni les pouvoirs publics ni l'utilisateur» Pour ce qui est du «désengorgement» de la circulation dans la capitale, sur laquelle le tramway aura un impact indéniable, il faut reconnaître que c'est là une autre paire de manches. En effet, le citoyen est-il prêt, socialement parlant, à laisser sa voiture au garage ou en stationnement près d'une gare de métro, ferroviaire ou du tramway, et emprunter... sagement un transport en commun. La question reste posée. C'est toute une culture...