Le premier Forum des affaires a réuni, hier, au Sheraton, les opérateurs publics et privés en vue d'ouvrir un véritable dialogue économique. Plusieurs chefs d'entreprise ont manifesté, à cette occasion, leur satisfaction de voir le gouvernement adopter un discours en faveur de la complémentarité entre les secteurs public et privé. «Comment peut-on imaginer faire la distinction entre les opérateurs d'un même pays, alors que les nouvelles mesures ne font aucune distinction entre investisseurs nationaux et étrangers?», avait déclaré le Premier ministre lors de son allocution d'ouverture. Une façon de rassurer les opérateurs privés, inquiets quant à de sournoises rumeurs faisant état de l'antipathie du Président vis-à-vis du secteur privé. M.Benflis a ainsi formulé un véritable argumentaire dans lequel il a expliqué que l'Etat part nécessairement du principe de non-discrimination entre les opérateurs privés et publics. Il a mis l'accent sur «l'efficience et la performance économique» dans un contexte de concurrence marqué par le paraphe de l'accord d'association avec l'UE et l'adhésion prochaine de l'Algérie à l'OMC. Le Premier ministre a également rappelé la conjoncture économique internationale qui fait que le statut juridique de l'entreprise économique n'ait plus aucune importance. «Comment pourrait-on continuer, nous, à faire la distinction entre entreprises publiques et privées?» s'est-il interrogé. L'heure, a-t-il ajouté, est décidément à la relance économique, à laquelle devraient participer tous les opérateurs. Le gouvernement, a-t-il encore déclaré «a, justement, mis en place des dispositions juridiques» dans ce sens. Les opérateurs privés sont même invités à investir davantage dans les entreprises publiques et à conclure, par la suite, des contrats de partenariat. Des initiatives de ce genre auront non seulement l'aval du gouvernement, mais également son soutien, a-t-on décidé. Le secteur public, pour rappel, a besoin, en matière d'investissement, de pas moins de 132 milliards de dinars. Concernant les dettes que traînent encore les entreprises publiques, le ministre de la Participation et de la Coordination des réformes, M.Boukrouh, a déclaré que le «passif de ces entreprises fera l'objet d'un traitement». M.Benachenhou, en revanche, a parlé de transférer les actifs des entreprises les moins performantes vers d'autres entreprises, afin d'arrêter définitivement «de gaspiller le capital». Une vingtaine d'erreurs de prévisions et de gestion, depuis vingt ans, ont conduit, selon lui, à un gaspillage énorme des capitaux. Dans cet ordre d'idées, le conseiller à la présidence a annoncé la mise en place, tout prochainement, d'une sorte de Conseil de planification. Une étude prospective de ce que sera l'Algérie à l'horizon 2015 est d'ailleurs en cours. Une étude qui permettra ainsi de tracer les lignes directrices des politiques à tenir dans les prochaines années. Il est donc question du contexte international algérien ; des ressources humaines et matérielles ; des activités et des secteurs porteurs et enfin des moyens à mettre en oeuvre pour le financement des investissements. Notons également que des projets de textes devant instituer un commissariat général à la planification et à la prospective et un conseil national de la planification et de l'évaluation des politiques publiques ont été, récemment, présentés au gouvernement.