Un secret de polichinelle. L'écolier algérien connaît un manque flagrant quant à la maîtrise de la langue de Molière. Le taux d'élèves ayant obtenu une note égale ou supérieure à la moyenne durant la 1ère session de l'examen de fin de cycle primaire, ne fait qu'éclairer la situation. «Selon les résultats, 77,31% des élèves sont parvenus à avoir la moyenne en langue arabe, 68,25% en mathématiques et seulement 44,04% sont enregistrés en langue française.» C'est ce qu'a annoncé, hier, le secrétaire général au ministère de l'Education, Boubekeur Khaldi, lors d'une conférence de presse. Un résultat à donner le tournis. Un semi-naufrage dont les conséquences ne se feront sentir qu'une fois l'écolier avance dans son cursus scolaire. Pis encore, le conférencier a déclaré, dans la foulée, que 10.196 écoliers, sur un total de 728.595 présents à l'examen, ont été dispensés de l'examen du français. Les statistiques démontrent que 44,13% appartiennent à la gent féminine. Le malheur est au féminin, semble-t-il. Le chiffre effrayant (1007) est enregistré au niveau de la wilaya de Souk Ahras. La wilaya d'Alger, censée disposer des meilleurs moyens, enregistre des cas qui laissent les observateurs perplexes. Ces distorsions concernent les établissements ayant connu des contraintes dans la langue française. Le seul motif sur lequel est axée la réponse de l'orateur est le manque d'enseignants. Pour quelles raisons la sonnette d'alarme n'est tirée que tardivement? Quel inconvénient a-t-il empêché les autorités concernées de recruter des milliers de jeunes répondant aux normes exigées pour l'enseignement dans ce cycle? Dans cette optique, a souligné le conférencier, 31.000 enseignants seront formés dans le cadre de la formation continue. A en croire ses propos, 136.000 autres enseignants du primaire seront formés à l'horizon 2015. En abordant les chiffres, notre interlocuteur a précisé, qu'en 2006, un total de 500 licenciés ont été recrutés pour l'enseignement primaire. Cette année, ce chiffre est revu à la hausse pour atteindre 2600. Quant aux résultats, il est à noter que 73,51% des candidats ont été admis à l'examen de fin de cycle primaire. 12,84% d'entre eux n'ont dû leur passage qu'au rachat. De l'ensemble des admis, les garçons prennent un léger avantage sur la gent féminine avec un taux de réussite de 50,09%. La wilaya de Saïda occupe la tête du classement (90,99%). Paradoxe! la wilaya d'Alger n'est, contre toute attente, que 13e au classement général. La wilaya de Bouira a, quant à elle, enregistré le meilleur résultat quant à une évaluation comparative à l'année dernière en gagnant 51,13 points. La nouveauté qui touchera ce cycle à partir de l'année prochaine, poursuit M.Khaldi, est l'introduction des langues étrangères ainsi que l'informatique. L'utilité de cet examen, précise le conférencier, est de faire une évaluation à mi-parcours afin de réduire le taux de déperdition scolaire.