Avec 34% des parts, l'Algérie s'assure une minorité de blocage de la nouvelle société de droit algérien. En injectant quelque 80 millions d'euros dans le projet, l'Allemagne a procédé, hier à Alger, à la signature d'un accord portant sur une prise de participation de 66% dans le capital de l'Engi (Entreprise nationale des gaz industriels). Cette dernière s'assure une «minorité de blocage» de 34% des parts au sein de cette nouvelle société de droit privé algérien dont la direction sera confiée à un président-directeur général, allemand désigné par Linde. La nouvelle société lancera deux unités de gaz de l'air ainsi qu'une unité de gaz carbonique et d'oxyde de méthylène. Ainsi, le parcours coopérateur de l'Allemagne avec l'Algérie se confirme et se renforce de plus en plus comme l'a montré la création, avec l'entreprise nationale Enad, de «Henkel Algérie» qui emploie, actuellement, 1180 travailleurs. «La bonne santé du groupe s'apprécie par l'obtention de la certification qualité et environnement.» Ce constat a été établi, récemment par Michel Katlama, directeur général de Henkel Algérie, qui n'a pas manqué de préciser que «le marché algérien reste le plus concurrentiel de Casablanca à Djeddah et plus loin encore.» Pour ce qui est de la coopération financière, l'intérêt allemand au processus de privatisation du CPA se manifeste à travers le groupe «Deutsche Bank, Caio Koch-Weser» qui est conseiller, avec Stratégica, de la banque française, le Crédit Agricole, en lice pour la privatisation de cette banque. S'agissant de l'implantation du groupe allemand en Algérie, celle-ci se concrétise par un partenariat avec Stratégica (société de conseil financier algérienne) dont la Deutsche Bank a acquis 51% du capital. Dans le même temps, Deutsche Bank a créé une filiale de droit algérien, Deutsche Securities Algéria. Espérant devenir la banque accompagnatrice de Sonatrach, Deutsche Bank a décidé d'implanter à Alger ses activités pour l'ensemble du Maghreb. Selon Andreas Hergenröther, directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK Algérie), les projets allemands concernent tant l'investissement direct que la prise de participation dans des entreprises publiques et la création de joint-ventures entre opérateurs privés des deux pays. L'un de ces projets concerne le secteur de la pétrochimie avec un volume d'investissement important de plus de 100 millions d'euros. Mettant en relief l'intérêt allemand pour le marché algérien, un marché encore méconnu en Allemagne, selon l'ambassadeur, le directeur général de «AHK-Algérie» a relevé l'implantation en Algérie de plus de 140 sociétés allemandes dont la dernière à s'installer est la société Hipp, leader sur le marché allemand de la nourriture de bébé. La présence en Algérie des sociétés Linde Gas, Siemens, Henkel, Knauf, Basf et ZF, qui ont réalisé des investissements dans le cadre de la privatisation ou des joint-ventures privés ou publics, pèse environ 350 millions d'euros.