Le groupe industriel allemand, Linde, a signé, lundi, un accord avec l'entreprise algérienne de gaz industriels (ENGI), lui permettant d'acquérir la majorité des parts de la compagnie algérienne avec 66%. En vertu de cet accord, l'ENGI reste propriétaire de 34 % des actifs, mais dispose, en contrepartie, de la clause de la minorité de blocage qui lui permet de s'opposer aux décisions qu'elle estime aller à l'encontre de ses intérêts. Selon les termes du contrat, signé en présence de l'ambassadeur d'Allemagne à Alger, M. Johannes Westerhoff et du secrétaire général de la Centrale syndicale, M. Abdelmadjid Sidi Said, la partie allemande s'engage à préserver l'effectif de 9 unités de production et des 9 centres de distribution, dont dispose l'ENGI, et à prendre en charge passifs et actif financiers. Linde Algérie doit également mettre en oeuvre un business plan sur 5 ans de 80 millions d'euros pour créer principalement trois unités de production de gaz industriels. Selon le président de la Société de gestion des participations pharmacie et chimie (SGP Gephac), M. Bounab Cherif, il s'agit d'une usine de production de gaz de l'air au centre du pays, d'une autre usine de CO2 à l'Est et d'une troisième pour la production d'oxyde Ethylène, dont il n'a pas précisé le lieu d'implantation. En matière de perspectives, le renforcement des capacités de production de l'entreprise devrait participer au développement de l'exportation, a indiqué le PDG de l'ENGI, M. Boucherit Lahoucine. D'après lui, la valeur des exportations, estimée à 1 million de dollars, devrait au moins tripler à partir de la première année de cette privatisation partielle. Leader dans le secteur du gaz en Algérie, ENGI qui emploie environ 700 personnes, a réalisé un chiffre d'affaires de 32 millions d'euros au titre de son exercice 2006. Actuellement, l'entreprise exporte ses produits vers la Tunisie et la Libye. De son côté, le futur président de Linde Algérie est convaincu que le rachat des actifs de l'ENGI va aider à la promouvoir au niveau "du standing des entreprises du groupe Linde, et à accompagner la demande du marché algérien de ces produits, notamment dans le domaine médical". Avant cette acquisition, le groupe allemand avait déjà conclu un contrat avec l'entreprise algérienne pour produire du gaz industriel à Hassi Messaoud. Cette opération permet à la compagnie allemande d'élargir ses activités, surtout après la création du nouveau complexe de production d'hélium à Skikda. Ainsi, Linde devient un acteur majeur dans les gaz industriels et médicaux sur le marché algérien en forte croissance. Selon le groupe allemand, le marché nord-africain est, en effet, évalué à 200 millions d'euros. La décision de l'ouverture du capital de cette entreprise a été prise par le Conseil des participations de l'Etat (CNPE) en mars dernier. Le groupe allemand Linde avait, pour sa part, exprimé son souhait d'acheter la compagnie algérienne depuis le forum des affaires algéro-allemand et la visite en Algérie de l'ancien chancelier allemand, Gerhard Schröder, en octobre 2004.