«Le bilan des activités de soutien à la production cinématographique pour ce premier semestre 2007 est très satisfaisant» nous indiquera-t-on. «Nous sommes tenus par des clauses contractuelles. Nous avons réservé la salle, préparé les invitations, l'affiche que nous avons bloquée par la suite. Tous les autres réalisateurs ont remis leurs copie des films. Jean-Pierre Lledo a refusé de la remettre. On a été accusé de censeurs. Or, on ne peut pas censurer une chose que l'on n'a pas vu. Cela se passe partout pareil. On se doit de voir le film pour vérifier s'il est conforme avec le scénario qui a été accepté par la commission de lecture» a déclaré hier, lors d'un point de presse, Karim Aït Oumeziane, chef du département Cinéma au sein du commissariat de «Alger, capitale de la culture arabe» et directeur du Cnca. Il était aussi accompagné de son secrétaire, M.Benkamla H'med qui nous confiera que «M.Lledo ne voulait même pas entendre parler de ladite commission de lecture dont il ne voulait pas reconnaître la légitimé et la compétence.» Le contrat passé entre Naouel films, le producteur de Ne restent dans l'Oued que ses galets et «Alger, capitale de la culture arabe» sous la tutelle du ministère de la Culture, M.Aït Oumeziane nous fera remarquer que les articles stipulés dans cette convention n'ont pas été respectés. Il en donne pour preuve l'article 1 qui présente la durée du film à 52 minutes et non à 3 heures ainsi que l'engagement du producteur d'après l'article 5 à «remettre une copie du film au Centre national du cinéma et de l'audiovisuel (Cnca) sur support betacam et VHS», sans oublier que «le producteur s'engage à réaliser le film sur la base du scénario préalablement accepté, tel que prévu à l'article 1 de la convention.» Que penser alors? Abasourdi, M.Lledo qui apprend dans la matinée de la projection de son film prévue depuis plus d'un mois, son annulation par le responsable de la Commission audio-visuelle, M.Aït Oumeziane, décide d'envoyer ce jour-là (le 13 juin) une lettre à la ministre de la Culture pour trouver une solution surtout que, selon lui, il «n'est pas question dans le contrat signé début 2007 d' une clause obligeant les producteurs à déposer une cassette du film pour un visionnage préalable, donc avant projection». Le contrat stipule, par contre, que: «Pour percevoir les 50% restants de la subvention (3 millions de Da) qui m'a été accordée (après accord de la Commission de lecture présidée par Lamine Merbah), je dois remettre une cassette vidéo du film, ce que je m'apprête à faire dans les jours à venir...» Pourquoi alors un tel excès de zèle de la part du commissariat? Enfonçant le clou, M.Aït Oumeziane nous informera que selon l'article 13 relatif à la résiliation de contrat, le commissariat est en droit de demander au réalisateur de rembourser les sommes versées en cas de manquement aux obligations contractuelles dues par le producteur. Une affaire qui prend, hélas, des proportions regrettables, s'agissant d'un événement pareil et surtout d'un réalisateur d'une telle renommée. Cette conférence a permis de faire le bilan des activités de soutien à la production cinématographique, au premier semestre 2007. Un bilan jugé «très satisfaisant» par Aït Oumeziane: «Nous sommes à 80% ou plus des projets quasiment achevés», nous dira-t-il. Aussi, nous apprenons que sur les 26 longs métrages programmés, 8 sont achevés, 8 sont en tournage 3 en postproduction et 5 en instance de tournage. S'agissant des téléfilms, sur les 13, 4 sont achevés, 2 sont en tournage, 5 sont en postproduction et 2 sont en instance. Concernant les courts métrages, sur 5, 3 sont achevés, 1 est en postproduction et 1 en instance. Enfin, s'agissant des documentaires, sur les 39, 12 sont achevés, 13 sont en tournage, 8 en postproduction et 5 en instance de tournage. Il faut cependant noter enfin que les délais de tournage sont fixés à fin mai pour les longs métrages, juillet pour les téléfilms et novembre pour les documentaires. Quiconque ne respectera pas les délais, se verra résilier son contrat.