Beaucoup de sujets d'intérêt commun seront au centre des entretiens entre les présidents Bouteflika et Sarkozy. C'est officiel. Le président français, Nicolas Sarkozy, sera en visite, en juillet prochain, dans les trois pays du Maghreb. L'information a été confirmée par David Martinon, porte-parole de l'Elysée. «Le président de la République a annoncé qu'il effectuerait une visite, en juillet, dans les trois pays du Maghreb», a indiqué M.Martinon. Ce dernier n'a pas précisé, toutefois, les dates exactes des déplacements de Nicolas Sarkozy en Algérie, en Tunisie et au Maroc. Cette visite porte beaucoup d'enseignements, notamment pour ce qui est des relations algéro-françaises. Au moins quatre points pourraient/ou devraient être débattus lors de la rencontre entre les deux chefs d'Etat, Abdelaziz Bouteflika et Nicolas Sarkozy. Le premier d'entre eux est encore celui qui a fait couler beaucoup d'encre, ces dernières années, entre Paris et Alger, et ayant trait à la question controversée du fameux traité d'amitié. Quel sera l'avenir de ce projet? Va-t-il connaître sa belle mort ou sera-t-il reconduit sous une nouvelle forme? Et laquelle? Le président français a refusé et refuse l'idée de la repentance. Il a affirmé et confirmé sa position, maintes fois, lors de la campagne pour la présidentielle en France. Lors d'un meeting à Meaux, à quelque 30km à l'est de Paris, M.Sarkozy a déclaré que «les Français ne doivent pas avoir honte de leur passé. Il faut tourner la page et aller vers l'avenir». Et de préciser: «Si je suis élu, j'assumerais toute l'histoire coloniale de la France pour rendre aux Français leur fierté.» Il a insisté, par la même occasion, sur le fait qu'il «ne veut pas que la France regarde son passé avec émotion». La position de l'Algérie est claire sur ce sujet, et il n'y a pas lieu de s'attendre à des concessions de la part d'Alger sur le sujet en question. L'équation reste toujours sans solution, et le projet sera renvoyé à des moments plus propices. L'autre point jugé important est celui lié à l'immigration. Actuellement, il y a au moins 1.500.000 Algériens résidant dans l'Hexagone, dont 350.000 (chiffre avancé par Paris), se trouveraient en situation irrégulière. Sur un autre plan, Paris, par le biais de ses services consulaires, a affirmé qu'il n'est pas question de réduire le nombre de visas octroyés aux Algériens. Ces derniers ont annoncé, également, que la période de délivrance de visas sera réduite à moins d'une semaine. Les Français souhaitent, de leur côté, une facilitation réciproque. C'est-à-dire que les services consulaires algériens en France diligentent, de leur côté, l'obtention de visas aux Français désirant se rendre en Algérie. Paris se plaint de la lenteur de traitement des dossiers de visa par les consulats algériens. Dans cet ordre d'idées, il est patent que la lutte contre l'immigration clandestine serait abordée entre les deux chefs d'Etat. Le troisième point qui présente de l'intérêt pour les deux pays reste la coopération énergétique, et notamment son volet nucléaire. On s'interroge sur ce que Sarkozy serait prêt à proposer à Alger, d'autant plus qu'il serait, croyons-nous savoir, accompagné par une délégation d'experts dans le domaine. On a déjà évoqué la fusion entre Gaz de France, (GDF) et la Sonatrach qui a, toutefois, peu de chances d'aboutir dans le contexte actuel entre les deux pays. En outre, cette visite va permettre au président français de donner un coup de pouce à ce projet de construction de l'Union méditerranéenne qui semble lui tenir tant à coeur. Ce projet, rappelle-t-on, a été lancé par le président français, lors de la campagne présidentielle française et confirmé le jour de son élection à la tête de l'Elysée. Depuis le lancement de cette idée, le président français a souhaité consulter et prendre l'avis des pays maghrébins. Donc, l'occasion est offerte pour que toutes les parties échangent leurs points de vue sur la faisabilité de cette Union. Il faut d'abord s'interroger sur la nature de ce concept, notamment après l'échec du processus de Barcelone. Qu'est-ce que M.Sarkozy entend exactement par l'idée de l'Union méditerranéenne? Notons que l'Algérie, précise toujours la même source, est perçue comme un acteur-clé de ce projet, parmi les pays du Maghreb.