La violence contre les personnes âgées est aussi un phénomène, parmi tant d'autres, qui défie le département de la solidarité. Naissances illégales. Un phénomène de société désormais incontrôlable. Un défi réel pour les autorités. «Durant les six dernières années, l'Algérie a enregistré la naissance de 21.000 enfants hors mariage. Sur ce total, 50 mères ont repris leurs enfants. Notre département prend les autres en charge.» C'est ce qu'a déclaré, jeudi, le ministre de la Solidarité nationale, M.Djamel Ould Abbès, lors d'une visite effectuée à la wilaya de Tiaret. Une visite qui lui a permis de tirer les meilleures leçons et de voir l'image réelle de l'Algérie profonde. Que peut-on attendre d'un enfant qui ignore l'origine de sa naissance? s'interroge le ministre. Cette frange sera protégée par 35 centres existant au niveau du territoire national, au même titre que les personnes handicapées. On n'a aucun droit d'abandonner cette frange souffrant en silence, rassure M.Ould Abbès. Cette visite lui a permis aussi de s'exprimer sur d'autres phénomènes qui touchent l'ensemble des wilayas. La violence sur les personnes âgées relèvera, désormais, du passé. «La loi est intransigeante. Les punitions sont très sévères quant aux personnes usant de la violence à l'égard de leurs parents», avertit notre interlocuteur. Suivant le cortège ministériel, on a pu constater des cas qui démontrent qu'un long travail attend le département de Ould Abbès pour bannir certains phénomènes de société. Des vieux et des vieilles, sont «jetés» dans des maisons de vieillesse. Est-ce la récompense que méritent ces parents qui ont souffert pour assurer l'éducation de leurs enfants? Absolument pas. Zoukran Mimouna, âgée de 70 ans, au visage ruisselant de sueur, originaire de Oued Ghili à Tiaret, en est un exemple parfait. D'où viens-tu? De nulle part, nous répond cette vieille dame qui n'a reçu aucune visite de ses enfants depuis 1997. «Je préfère être ici. Je suis au moins protégée des affres du froid et de la chaleur torride.» Souriante malgré tout, cette vieille a émis un seul voeu. L'unique, d'ailleurs. Visiter les Lieux Saints de l'Islam et devenir hadja. Interrogé sur ce sujet, Ould Abbès n'écarte pas l'éventualité de voir exaucer le rêve de Mimouna qui n'est qu'un cas parmi des milliers d'autres. La visite s'est poursuivie au centre d'accueil des filles en danger moral. Chahra, 12 ans, aux yeux interrogateurs, est abandonnée par ses parents divorcés et retrouvée dans la rue par les éléments de la Sûreté nationale. Le ministre promet des dons à ce centre. «Il faut que ces filles soient indépendantes et autonomes», a-t-il enchaîné. S'agissant des dons, le ministre a offert 10 bus de transport scolaire pour différentes localités de la wilaya de Tiaret. «Les enfants ne doivent plus faire un trajet de 6 kilomètres pour rejoindre leurs établissements respectifs», précise l'orateur. D'autre part, il a laissé entendre qu'à la fin de l'année 2007, notre pays comptera 200 cellules de proximité qui veilleront à la lutte de certains fléaux.