Bilan n Entre 2 900 et 3 000 naissances hors mariage sont enregistrées annuellement dans notre pays. Les naissances hors mariage sont un phénomène qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes dans notre pays. Longtemps considéré comme sujet tabou, les pouvoirs publics commencent à prendre conscience des conséquences dramatiques de ce «fléau» sur l'ensemble de la société civile. En effet ,le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale vient d'élaborer un projet de loi concernant la protection des mères célibataires et l'obligation de reconnaître la paternité par l'utilisation de l'ADN (acide désoxyrinucléique), un projet qui est actuellement au niveau de la chefferie du gouvernement. «Le projet de loi sur la reconnaissance de la paternité, qui est actuellement sur le bureau du gouvernement, obligera le père génétique, après analyse de l'ADN, à reconnaître l'enfant, afin de lui garantir une identité», a déclaré, hier, Djamel Ould Abbès, ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, en marge de la journée d'étude sur «le Parlement et la société civile» organisée au Conseil de la nation, ajoutant que cette procédure vise à «défendre l'enfant et lui permettre également son intégration dans la société. Ce projet a été présenté au gouvernement il y a un mois et demi et a reçu, jusque-là, pas moins de 15 observations sur son contenu, formulées par différents ministères. Si le texte est adopté dans sa forme actuelle, les enfants nés sous «X» connaîtront inévitablement leurs parents en vertu de cette loi. Les chiffres avancés à ce propos renseignent sur les dimensions, on ne peut plus alarmantes, prises par le phénomène, notamment durant la dernière décennie. Durant l'année 2005, les services concernés ont recensé 3 020 naissances hors mariage. «Entre et 2 900 et 3 000 naissances hors mariage sont enregistrées chaque année en Algérie et 21 000 naissances, depuis sept ans, dont, 11 000 sont prises en charge dans le cadre de la kafala à l'échelle nationale», a précisé Djamel Ould Abbès, ajoutant que 1 700 d'entre eux ont été adoptés par des familles algériennes établies à l'étranger. Le flou juridique concernant cette situation a fait que des milliers d'êtres humains, qui n'ont pourtant rien à se reprocher, vivent dans des conditions des plus déplorables et que les autorités publiques doivent protéger. «Ces êtres innocents ont le droit d'avoir une identité, des noms qui leur épargneront les contraintes et les pressions de la société», argue-t-il. Pour L'année 2006, le ministre s'est dit satisfait par le fait que pas moins de 155 mères célibataires ont repris leurs bébés abandonnés, un comportement jamais adopté auparavant par ces mamans par crainte de représailles.