La corrélation entre ces deux fléaux transnationaux n'est plus à démontrer. L'association entre immigration clandestine et terrorisme n'est plus à démontrer. Auparavant, la politique de sécurité portait uniquement sur la lutte contre la criminalité. Aujourd'hui, avec le redéploiement du Gspc Al Qaîda aux pays du Sahel, la donne a changé. Ce qui met au premier rang les préoccupations sécuritaires. Dans ce contexte, les responsables militaires de 10 pays du Maghreb et d'Europe, les pays membres du dialogue 5+5, soit les cinq pays maghrébins (Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie, Libye) et cinq pays européens du pourtour méditerranéen (France, Espagne, Italie, Malte, Portugal), ont entamé, jeudi à Nouakchott, une réunion pour définir une stratégie commune de lutte contre l'immigration clandestine. Les participants à cette rencontre doivent «donner un nouvel élan au partenariat euro-maghrébin dans le cadre de la lutte» contre l'immigration clandestine, a indiqué le ministre de la Défense mauritanien, Mohamed Mahmoud Ould Mohamed, en ouverture de la réunion qui devait s'achever hier. Pour ce dernier, l'immigration clandestine «génère d'énormes problèmes de sécurité, de santé et d'ordre socio-humanitaire» à la Mauritanie, «un important point de passage et une destination finale» pour de nombreux clandestins, terroristes et narcotrafiquants. La réunion devait permettre aux participants de dégager de nouvelles stratégies pour assurer une meilleure sécurisation de la région. Les participants ont évoqué, notamment, au cours de cette réunion, les aspects juridique et humanitaire de l'immigration clandestine, et étudié en particulier le «rôle des forces armées» dans la lutte contre l'immigration clandestine et le terrorisme. Ce qui atteste de l'importance que ces pays accordent à ces deux fléaux et l'urgence avec laquelle ils espèrent traiter ces deux dossiers D'autant que la corrélation entre le terrorisme et l'immigration clandestine n'est plus à démontrer. À l'occasion de cette réunion, plusieurs propositions visant à réduire la menace terroriste et à freiner l'escalade de l'immigration clandestine devaient être présentées par les participants. Car, au vu des derniers développements, les deux problèmes de l'immigration clandestine et ceux du terrorisme sont étroitement liés et sont, de ce fait, un problème qui concerne tous les pays riverains de la Méditerranée et la lutte contre eux ne peut être effective sans une véritable collaboration Nord-Sud. Néanmoins, les pays du nord de la Méditerranée ne doivent plus se contenter de dicter des recommandations à leurs voisins du sud. De ce fait, l'approche ne doit pas être exclusivement sécuritaire même si celle-ci doit primer. Le problème va au-delà de cet aspect car le terrorisme, l'immigration clandestine et le trafic de drogue sont des phénomènes transnationaux se développant grâce à un environnement socioéconomique défavorable. Une politique de co-développement serait le meilleur moyen de contrecarrer le développement des circuits de l'immigration clandestine, le trafic de drogue et l'intégrisme qui est à l'origine du terrorisme. Ce dernier n'hésite pas à utiliser les circuits de l'immigration clandestine et des narcotrafiquants pour acheminer les armes. Mais pour ce faire, il y a nécessité de coordonner les efforts entre les deux rives. La longueur des frontières terrestres et maritimes du grand Maghreb rend impossible une vigilance parfaite. La réalité du terrain exige une approche basée sur la coopération et la concertation entre les deux parties seules à même de faire face à une situation qui devient de plus en plus alarmante.