«Si l'objectif est de réduire les prix, celui-ci ne sera pas atteint», estime le secrétaire général de l'Opep. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) reste sereine face aux menaces des Américains. Ces derniers comptent poursuivre l'Opep pour manipulation des prix du pétrole. Le secrétaire général de cette organisation, Abdallah el-Badri, s'est exprimé, jeudi, sur la proposition de loi qui permettrait au gouvernement américain de poursuivre les pays de l'Opep en justice pour gonflement des prix. A l'ouverture d'une réunion entre responsables de l'Opep et de l'Union européenne à Vienne, ce responsable a émis des doutes sur l'efficacité de cette loi en préparation. «Si l'objectif est de réduire les prix, cet objectif ne sera pas atteint», a-t-il dit. Les prix du pétrole sont remontés, jeudi, à 70,90 dollars. M.El-Badri a réaffirmé qu'il n'y avait pas de pénurie de l'approvisionnement car les stocks sont largement pourvus et dépassent même la moyenne des 5 dernières années. Pour lui, le problème vient des raffineries. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, partage la même position. Il considère que le marché est suffisamment approvisionné mais des problèmes de raffinage persistent encore. «Il n' y a pas de problème d'offre de brut, mais c'est celui des capacités de raffinage qui se pose, notamment aux Etats-Unis», estime-t-il. Le secrétaire général de l'Opep, a réitéré, par ailleurs, l'attachement de l'Organisation à des prix raisonnables. Interrogé sur le prix actuel de 70 dollars le baril de brut, M.El-Badri a indiqué qu'il ne veut pas donner de chiffre, mais chacun sait ce que signifie un prix raisonnable. L'Opep et l'UE sont convenues de continuer à surveiller les développements sur le marché du pétrole et d'agir si nécessaire. De son côté, le commissaire européen à l'Energie, M.Andris Piebalgs, a signalé que «le pire ennemi reste la volatilité» des prix. Il poursuivra qu'il est important pour l'UE «d'avoir un prix juste, car si la volatilité augmente, aucune de nos politiques (en matière d'énergie) ne sera soutenable à long terme». A ce sujet, il a précisé que l'Opep «a répondu de manière positive sur la façon de lutter contre la volatilité des prix». Mais, actuellement, le problème se pose au niveau des raffineries, en particulier aux Etats-Unis où elles ne tournent pas à leurs pleines capacités, a-t-il relevé. D'ici septembre, les deux organisations rendront un rapport sur l'impact du marché financier sur les prix du brut et leur volatilité. Une autre réunion UE-Opep aura lieu à Bruxelles fin 2007 ou début 2008. Elle sera consacrée au problème du raffinage, incluant les implications dues aux biocarburants.