Il est de l'intérêt de ces pays de réduire la production pour stabiliser les prix, a souligné le ministre. Le président de l'Opep a, dans le point de presse qu'il a animé, hier, annoncé que la réunion extraordinaire d'Oran revêt une importance capitale et décidera de l'avenir de la production et des cours du pétrole. «La conférence permettra de décider de la stabilité réelle de la production de pétrole», a souligné le président de l'Opep. Pour le ministre de l'Energie et des Mines, le but recherché à travers la conférence d'Oran, est de ramener le niveau des stocks mondiaux estimés à 57 jours de consommation actuellement, à 52 jours pour stabiliser les prix. Aussi, Chakib Khelil préconise une réduction de la production mondiale de pétrole. Pour atteindre cet objectif, le ministre a affirmé que cela dépendra du volume de réduction de la production, qui sera décidé aujourd'hui, par l'Opep. «Il faut éliminer l'overhand et procéder à l'équilibrage réel de la production de pétrole», a-t-il déclaré. Sur un autre plan, le président de l'Opep a souligné qu'il comptait sur la solidarité des pays producteurs hors Opep en citant le Mexique et la Norvège, alors que la Russie a assuré qu'elle allait appuyer la décision de l'Opep. «C'est dans leur (pays producteurs hors Opep) intérêt d'adhérer aux actions de l'Opep», a-t-il précisé. Dans le cas contraire, les prix du pétrole continueront à baisser, a alerté le président de l'Opep, appelant dans ce chapitre, à la solidarité effective des pays non adhérents à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. «Nous voulons une solidarité effective...», a-t-il déclaré. D'autant plus que plusieurs pays non Opep subissent les répercussions de la baisse des prix du pétrole. La demande baissera en 2009. Les pertes seront de quelque 1,2 million de barils/jour. Au premier trimestre de la même année, la demande baissera de 200.000 barils/jour et de 500.000 au deuxième. Du point de vue du président de l'Opep, ces pays doivent impérativement rejoindre l'Organi-sation des pays exportateurs de pétrole pour stabiliser les prix du baril aux environs de 70/80 dollars le baril. «Nous misons sur la stabilité réelle et non artificielle des prix», a défendu Chakib Khelil. C'est pourquoi, a estimé le ministre «les décisions qui découleront de la réunion de demain (mercredi) sont importantes». A son arrivée, hier matin à Oran, Chakib Khelil a indiqué que tous les ministres de l'Opep sont d'accord pour une réduction de la production de pétrole. «Tout le monde est favorable à une réduction de la production, je n'ai aucun doute là-dessus», a-t-il affirmé en déclarant que l'Opep était «très pessimiste sur la demande». M.Khelil a également signalé un surplus de 100 millions de barils sur le marché. Le président de l'Opep s'est réjoui du respect des décisions prises à l'automne lorsque l'Opep a annoncé deux réductions de sa production, retirant au total 2 millions de barils/jour du marché. Pour sa part, le secrétaire général de l'Opep, Abdallah Al-Badri, a estimé que la situation était très difficile. Le secrétaire général n'a pas dissimulé la volonté de l'Opep d'opter pour «une réduction d'envergure». Pour cause, il a avancé que les prix du pétrole ont perdu plus de 70% de leur valeur depuis leur record de l'été dernier quand ils ont atteint les 147 dollars.