«Il est prévu la mise en oeuvre de chaînes de télévision généralistes et thématiques, de statut public autonome par rapport à la chaîne généraliste actuelle.» Le champ de l'audiovisuel sera-t-il ouvert au privé? Apparemment, le dossier a été renvoyé aux calendes grecques. Dans le volet communication du projet de programme présenté, samedi, à l'APN par M. Belkhadem, le gouvernement confine la diversité des chaînes de télévision dans le seul secteur public. «Il est prévu la mise en oeuvre de chaînes de télévision généralistes et thématiques, de statut public autonome par rapport à la chaîne généraliste actuelle. Cela, afin de susciter une émulation et d'amorcer ainsi un processus transitoire d'ouverture du champ audio-visuel», est-il précisé. Ainsi, l'ouverture du champ audiovisuel se précise davantage. Et l'on s'attendrait à un net enrichissement de la scène médiatique. Le projet de programme du gouvernement s'appuie, entre autres, sur le développement du service public de la communication, dont les moyens audiovisuels, à savoir, Radio, TV, TDA, relèveront pour l'instant, précise le projet, du secteur public, ainsi que l'Agence nationale de presse, APS, et les titres publics. Il faut souligner que les pouvoirs publics se sont, jusque-là, montrés «frileux» sur cette question. El Hachemi Djiar, qui dirigeait le département de la communication, a toujours écarté cette idée. «Chaque chose doit intervenir en son temps, l'Algérie n'est pas encore disposée à ouvrir son champ audiovisuel», disait-il. «Il ne faut pas se comparer aux pays voisins lesquels n'ont pas vécu les mêmes crises que l'Algérie a connues». Selon lui, le pays est toujours fragile. Cependant, il reconnaissait que l'Algérie «a accumulé un retard dans ce domaine, compte tenu des crises qu'elle a traversées». Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika s'oppose aussi à l'ouverture du champ de l'audiovisuel au privé. L'état d'urgence en vigueur est l'élément de contrainte évoqué. Cependant, et à l'exception du Parti des travailleurs, l'ensemble de la classe politique est favorable à cette démarche. Certains proposent le partenariat alors que la plupart vont carrément vers la levée de toutes les contraintes. Lors de ses dernières sorties médiatiques, le secrétaire général du RND, M.Ahmed Ouyahia avait évoqué la question en se disant favorable à l'ouverture des chaînes de télévision aux capitaux mixtes (public-privé) avec un cahier des charges strict. Il s'agit, entre autres, de respecter les bonnes moeurs et d'éviter les programmes qui encouragent la violence. Pour sa part, le président du MSP ne trouve aucun inconvénient pour que le champ audiovisuel soit limité à une seule chaîne publique. Ainsi, les lois relatives aux secteurs de l'information et de la publicité figurent en priorité dans l'agenda de l'Assemblée issue du scrutin du 17 mai prochain. Il est prévu dans le projet du programme du gouvernement de poursuivre l'effort en matière de réorganisation et renforcement des capacités du ministère, de réorganisation et de promotion des médias publics, de la législation et réglementation, de la régulation du marché publicitaire et du développement de la technologie numérique. Par ailleurs, dans ce projet, l'accent est mis sur la poursuite de la mise en oeuvre de la stratégie de relance de ce secteur. Il est précisé que cette relance sera adossée à la doctrine d'étape que le gouvernement a établie et en s'attelant au traitement des dossiers prioritaires qu'il a identifiés. Ceux-ci s'articulent autours de l'actualisation de la législation et des textes réglementaires régissant le secteur, la modernisation du secteur et l'élaboration d'un programme de formation générale, de perfectionnement et de qualification, ainsi que le traitement des préoccupations socioprofessionnelles. S'agissant des questions relatives aux préoccupations socioprofessionnelles des professionnels du secteur, le projet de programme du gouvernement indique qu'il leur sera accordé «une importance particulière». Parmi les actions qui seront mises en oeuvre, selon ce projet, il est question d'assurer la pluralité du champ médiatique à travers la consolidation et le développement de la presse écrite, privée et publique, nationale et régionale.