Depuis quelques années, la maladie est prise en charge en Algérie alors qu'auparavant, la greffe se réalisait à l'étranger contre de fortes devises. L'une des maladies les plus invalidantes est certainement l'insuffisance rénale.Les malades, les familles et les associations respirent quelque peu et mieux encore puisqu'on arrive aujourd'hui, à pratiquer ces greffes et donc à «retaper» à neuf le malade qui se réinsère alors dans la société. Une visite au niveau du CHU Nedir de Tizi Ouzou nous donne un certain aperçu sur les possibilités de cet hôpital où des équipes sont menées par des médecins algériens; aujourd'hui, chose pratiquement ordinaire. Le professeur Berrama en charge de ces opérations, ayant longtemps exercé à Montréal au Canada, est au CHU de Tizi Ouzou, lors de chaque groupe d'interventions. Ainsi, depuis mardi passé, ce sont trois interventions qui ont été pratiquées, avec succès, par l'équipe du professeur Berrama. De même qu'il y a lieu de souligner que tous les patients sont en phase de rétablissement. La wilaya de Tizi Ouzou compte plus de deux cent cinquante malades environ, du moins ceux recensés. Trois centres d'hémodialyse existent à Tizi Ouzou, l'un au niveau de l'hôpital d'Azazga, l'autre à l'hôpital de Draâ El Mizan, et enfin au niveau du CHU Nedir. Draâ El Mizan compte 29 malades, Azazga en compte 80 alors que le CHU en compte, lui, une centaine. Les deux centres privés de Tizi Ouzou comptent 45 malades. Après la visite du président Bouteflika, le CHU a vu son Centre sis dans l'enceinte hospitalière doublé d'un autre centre et, selon le professeur Berrama «tous les moyens et les médicaments existent à Tizi Ouzou». Les opérations pratiquées ont toutes été couronnées de succès et c'est une grande satisfaction pour les malades d'abord, pour les équipes médicales et pour la région qui s'enorgueillit de la présence de pareille équipe, composée d'Algériens. L'équipe médicale se plaint de l'absence de donneurs de reins car l'hémodialyse perturbe la vie du malade. Il est obligé de rester quatre heures pour que le sang soit totalement épuré, ce qui est très pénible aussi bien pour les malades que d'ailleurs pour les médecins. Et un seul appareil coûte les yeux de la tête et il faut répondre à bien des besoins. Contacté, le président de l'association, M.Si Mohamed nous confie que «l'association manque d'une ambulance et d'un laboratoire au niveau de la wilaya pour les bilans. L'association s'occupe en général de la prise en charge psychologique des malades et aussi d'apprendre aux malades comment affronter la maladie et vivre avec». L'association des insuffisants rénaux de Tizi Ouzou, logée dans les baraquements annexes du CHU a été créée en 1991, par une dizaine de malades suite au décès de plusieurs d'entre eux. Les autorités semblent répondre aux voeux de tous en mettant les moyens au service des malades. Le problème que l'équipe médicale et la direction du CHU aux côtés de l'association, rencontrent est celui de l'insuffisance du don d'organes. Une campagne de sensibilisation de l'opinion publique sera ainsi menée par l'association en collaboration avec les services compétents. La première intervention pour la greffe d'un rein a été effectuée en décembre 2006. Certes, les interventions reviennent cher mais combien sont-elles nécessaires et finalement reviennent moins cher à la collectivité que l'épuration continuelle du sang. Une opération difficile pour le malade et coûteuse à la société. Le CHU Nédir, qui est le premier centre à travers la wilaya où se pratique la greffe est arrivé à essayer de mener des campagnes de sensibilisation pour les éventuels donneurs ce qui est un grand pas en avant. Alors qu'auparavant, c'est au niveau de l'hôpital Mustapha, que l'intervention se pratiquait. Ainsi de 2004 à nos jours, ce sont dix opérations de greffe qui ont eu lieu à Alger. Comparativement le CHU Nedir, est dans le peloton de tête car depuis décembre 2006, à nos jours, ce sont six interventions qui ont été pratiquées et réussies par l'équipe du professeur Berrama.