Les avions civils peuvent bel et bien servir comme arme idéale pour les terroristes. Au moment où sur le plan politique, l'Union méditerranéenne fait son bonhomme de chemin, les ministres de la Défense des «5+5» cherchent les moyens adéquats pour assurer la sécurité de la région. Cette traditionnelle rencontre, qui touche aussi bien le domaine maritime que terrestre, vise à coordonner les efforts en vue de faire échec à toute tentative visant à déstabiliser les pays des rives nord et sud de la méditerranée. Une rencontre qui répond à la déclaration des ministres de la Défense du groupe, lancée le 21 décembre 2004 à Paris, appelant à la définition «des grandes lignes d'une coopération effective entre les membres du groupe dans les domaines d'intérêt commun». Les travaux du deuxième colloque sur la sécurité aérienne, auxquels prennent part les 10 pays formant ce groupe se sont ouverts, hier au cercle national de l'Armée nationale populaire (ANP) de Béni Messous (Alger). L'initiative compte cinq pays de la rive sud de l'ouest de la Méditerranée, l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie et la Libye ainsi que cinq pays de la rive nord, la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal et Malte. Les experts sont unanimes à considérer que la menace pourrait venir du ciel et les avions civils peuvent bel et bien servir comme arme idéale pour les terroristes. Les «images» des attentats du 11 septembre 2001 étant toujours vivaces dans les esprits, les ministres des «5+5» comptent mettre tous les atouts de leur côté. L'échange d'expériences et de renseignements est ainsi évoqué lors de la rencontre d'Alger. A l'ouverture des travaux de ce colloque qui doit durer deux jours, le chef du département emploi et préparation de l'état-major de l'ANP, le général Amar Amrani, a souligné que «cette coopération s'avère nécessaire si nous voulons faire face, ensemble et dans les meilleures conditions, au phénomène du terrorisme qui constitue une menace pour la communauté internationale, d'autant plus qu'il utilise des avions civils». Par ailleurs, le général Amrani a souligné que «la concrétisation de la coopération entre les dix pays membres du groupe est de nature à permettre de prévoir des événements à travers l'échange d'informations». De son côté, le chef d'état-major des forces de défense aérienne du territoire, le général Ali Bekkouche, a mis en exergue la priorité qu'accorde le groupe des «5+5 défense» à la sécurité dans la région de la Méditerranée. Le groupe aspire à ce que la sécurité soit dans le future «fondée sur les principes d'échange opérationnel, de confiance et de transparence», a-t-il dit. De son côté, le général-major Abdelkader Lounès, avait souligné la nécessité de «renforcer la volonté de ces pays d'équiper leurs forces afin qu'elles soient en mesure de riposter de manière rapide et pertinente», notamment contre les attaques terroristes. L'officier algérien avait, en outre, appelé à «l'unification des codes et des mesures afin d'assurer une intervention efficace des forces aériennes de ces pays lors des conflits, l'élaboration d'un plan d'action à même de réduire les menaces terroristes dans les airs et leurs répercussions ainsi que la programmation d'expériences communes en matière de sécurité aérienne à partir de 2008».