Durant une décennie, l'Algérie était soumise à un embargo qui ne disait pas son nom. Depuis 1999, notamment grâce à l'audience dont jouit le chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika, à travers le monde, l'Algérie a retrouvé une certaine aura qui était la sienne. La nouvelle politique basée sur les réformes tous azimuts, notamment de la justice, de l'éducation et la privatisation, commence à porter ses fruits au point que plusieurs pays se bousculent au portillon pour établir des traités d'amitié avec l'Algérie. Le processus de maturation des projets de traités d'amitié entre l'Algérie et plusieurs pays européens tire à sa fin. A l'heure actuelle, l'Espagne, l'Italie, le Portugal et l'Allemagne ont déjà signé le document en question. Tandis que l'accord avec la France devrait être ficelé durant le milieu de l'année en cours. Conscients de l'extrême densité et de la richesse exceptionnelle des liens multiformes qui les unissent, tout en assumant pleinement le legs du passé et soucieux d'inscrire leurs relations dans une vision novatrice résolument tournée vers le progrès et l'avenir, adossée aux valeurs d'amitié, de solidarité et de coopération, l'Algérie et les pays européens ont décidé de s'engager dans la construction d'un avenir partagé. Le processus de refondation des relations d'ensemble entre l'Algérie et certains pays de l'Union européenne se pose, dans ce contexte, comme objectif et finalité à l'instauration de rapports privilégiés et d'un partenariat d'exception ayant vocation à être un modèle de coopération dans la région méditerranéenne et plus largement au niveau de la coopération internationale. Ce partenariat d'exception relève fondamentalement de l'action des gouvernements, partie prenante, qui en fixent les contours et le contenu. Il s'enrichit également de l'apport essentiel des sociétés civiles des deux rives de la Méditerranée dont la contribution et le dynamisme constituent un atout précieux dans le renouvellement des liens, un moment distendus. De par sa position stratégique, l'Algérie peut donc devenir un marché important pour les pays membres de l'Union européenne d'autant que la part algérienne sur le marché européen ne cesse d'augmenter. En outre, sa position fait d'elle l'une des voies principales du transit des produits entre l'Europe et l'Afrique. Le traité d'amitié trace, par ailleurs, un cadre de coopération tous azimuts, notamment aux plans politique, économique, social, scientifique, culturel et militaire. Le traité d'entente, d'amitié et de coopération soumis à ratification ne se contente donc pas de sanctionner le dialogue politique bilatéral établi entre les deux rives. Il peut avoir une réelle incidence sur les investissements dans les deux sens. Ceux-ci, à leur tour, peuvent engendrer un courant d'échanges qui impliquera les sociétés nationales (publiques et privées), ainsi que les petites et moyennes entreprises, avec des retombées positives pour l'emploi en Algérie. Au plan militaire, la sécurité dans le Bassin méditerranéen est désormais l'affaire de tous les pays de la région. Un plan d'action annuel a été ainsi arrêté pour 2005. «Le processus proposé se veut pragmatique et progressif. Il vise à faire mieux travailler ensemble les forces armées des pays riverains de la Méditerranée occidentale dans des actions de coopération concrètes et rapidement réalisables», indique le plan évoqué. Il concerne la surveillance maritime, la protection civile en cas de catastrophe naturelle majeure et la sécurité aérienne en Méditerranée, notamment pour ce qui est du terrorisme. En matière de surveillance aérienne, les ministres de la Défense du groupe des «5+5» ont convenu d'établir des modes d'échange des informations mutuelles concernant des éléments suspects sur les vols commerciaux au-dessus de la Méditerranée, particulièrement le comportement en route, l'identité ou le comportement des passagers. Pour ce qui est de la surveillance maritime, la coopération vise à «réduire les risques d'un usage frauduleux de la liberté de navigation par l'utilisation des océans à des fins terroristes, le transport de grandes quantités de drogues ou d'autres trafics illégaux». C'est ainsi qu'Alger a vécu ces derniers temps un vaste ballet diplomatique tandis que les échanges économiques devraient aller crescendo à la faveur d'une coopération tous azimuts en 2005. Cependant, il est nécessaire de faire la distinction entre les échanges commerciaux, appelés à s'intensifier, et un partenariat devant amener les entreprises étrangères à investir davantage en Algérie. Ces traités d'amitié devraient en outre permettre d'offrir aux participants une meilleure visibilité des efforts de l'Algérie en matière de développement économique, social et politique devant permettre l'intégration de l'Algérie au plan mondial. Ces traités d'amitié signés séparément permettront à l'Algérie d'avoir des rapports privilégiés avec l'Union européenne dans le cadre des accords signés avec cette entité. L'Algérie, forte de sa cagnotte en devises fortes, les réserves de change s'élèvant à plus de 40 milliards de dollars, une dette extérieure en nette réduction, peut ainsi négocier en position de force avec l'UE pour une coopération élargie à des secteurs autres que le traditionnel secteur pétrolier et gazier. En outre, ces traités d'amitié signés distinctement offrent à l'Algérie l'opportunité de défendre de manière plus conséquente son entrée à l'Organisation mondiale du commerce, en préservant les droits de son secteur économique et commercial. La solvabilité de l'Algérie est d'autant plus un gage pour l'Europe que le spectre du terrorisme est aujourd'hui derrière nous et ne représente plus l'obstacle qui a découragé l'investissement dans notre pays.